jeudi 8 avril 2010

Entre filles:épisode12: Chérie, c'est ma meuf!

Publié par bella_ragatsa à 13:29

Il y a certains moments dans la vie où on ne peut plus se taire, plus supporter les mauvaises blagues, comme papa le disait quand il se mettait en colère contre ma mère.
En fait j’étais plus en colère contre moi que contre elle. J’étais en colère contre ma naïveté ; un défaut, ou plutôt un point faible qui était source d’amusement pour Amira. J’étais en colère, contre le monde merveilleux à la manière d'un soap opéra, la vie teintée de rose que j’imaginais en sa compagnie. J’étais en colère contre l’amour innocent que je lui portais et qu’elle s’en moquait, immanquablement.
J’avais toujours entendu que c’était le genre de fille, cherchant la petite bête, qui trouvait un plaisir fou à humilier les gens timides et plutôt coincés, et pourtant je l’ai aimé. C’était aussi à cette époque que j’ai cru au dicton qui proclamait qu’on ne tombe jamais amoureux d’une personne en la choisissant, mais plutôt de quelqu’un qu’on attendait pas.
Je m’en voulais donc pour être tombée amoureuse de la mauvaise personne, de n’avoir aimé qu’en me basant sur le physique. C’est peut être parce que je ne me laissais séduire que par les superficialités, que je fus sévèrement punie.
Mais je ne pouvais éteindre cette colère qui me torturait qu’en l’affrontant, ce n’était pas pour lui montrer qu’elle a pu me toucher encore une fois, mais plutôt pour lui dire qu’il est temps d’arrêter de m’emmerder et qu’elle ne comptait plus pour moi, ni en tant qu’amante ni amie.
C’était d’ailleurs le lendemain de la révélation maladroite d’Ilham. J’étais assise avec mes deux potes, Nawras et Cyrine, autour d’une table à l’étoile du Nord, faisant semblant d’être souriante en bonne humeur alors que je brûlais d’une fureur intrinsèque, qui s’allumait de plus en plus dans mes yeux en voyant Amira et sa bande de voyous, pénétrer la cafétéria.
Elle osa même en me regardant, me sourire et me faire un signe avec la main comme si rien n’était. Absorbée par un terrible énervement, je me levai et je m’approchai de leur table.
Hikmet m’aperçut le premier, en levant la tête par hasard, puis m’adressa la parole en balançant sa natte.
- Hey, ma poule, cava ?
Amira, qui parlait pendant ce temps là à une copine, me regarda du coin de l’œil et revenait à sa conversation comme s’en foutant de ma présence. Quant à Hikmet, il me sourit et dit en frottant son menton.
- Viens te joindre à nous, Yasmine.
En laissant un long souffle sauter de mes lèvres, comme tentative de me calmer, je murmurai.
- Non, merci je suis avec des copines ! puis en tournant la tête vers Amira, je suis venue plutôt parler avec elle.
Elle leva à peine la tête et dit en tournant son cou vers l’autre fille.
- Qui ? moi ?
- Oui, toi ! dis-je en serrant mes dents, j’espère que ton papa va bien ?
Elle traça un faux sourire et répondit en levant sur moi un regard sacripant.
- Il va bien, merci. Puis en adressant la parole à son amie, alors comment elle a réagi après que son mec l’a larguée ?
L’autre, à la coupe garçon, mais très féminine, reprit.
- La pauvre, elle a voulu se suicider.
- Non tu rigoles !
- Je te jure !
Embarrassée par son attitude indifférente à mon égard, je m’écriai.
- Excuse-moi, mais tu ne vois pas que je te parle ?
Elle me fixa d’un regard persiflant et poursuivait, en me provoquant.
- Et toi tu ne vois pas que je parle à Soulayma ?
- Oui ça se voit !
Hikmet, qui nous suivait minutieusement, intervint pour calmer l’atmosphère électrifiant qui s’est instauré autour de lui.
- Qu’est ce qu’il y a entre vous deux ?
- Je veux lui parler ! dis-je en croisant les bras.
Elle croisa les bras et dit pour m’énerver davantage.
- Tu peux revenir plus tard, je suis occupée maintenant.
Là, Hikmet lança un petit rire et interféra.
- On dirait deux petite gamines, qui s’échauffent pour une vraie bagarre !
- Ferme-la, connard ! disait Amira, en le pinçant doucement sur la joue. Puis en m’adressant la parole, non, sérieux, Yasmine, je viendrai moi-même plus tard pour te parler.
En ingurgitant ma salive, je repris.
- Je vais partir moi !
- Ben tant pis pour toi dans ce cas ! me répondait-elle en secouant les épaules.
- T’es vraiment une salope ! m’écriai-je, ne pouvant plus supporter son mode opératoire de provocation.
- Oh ! du calme, les filles ! disait Hikmet, en se levant, comme quoi pour calmer le jeu.
Elle n’eut même pas un geste, puis s’accouda en adressant la parole à Soulayma.
- Où étions-nous ?
C’était en fait sa manière, pour montrer que je n’étais rien pour elle et qu’elle s’en moquait pas mal de ce que je ressentais. C’était à ce moment là aussi, que j’ai ressenti l’inutilité de la traiter avec respect, de manifester n’importe quel sentiment envers elle. À quoi ça sert de s’énerver, alors qu’elle éprouvait du plaisir à me voir en colère, touchée par son sale jeu de provocation.
Sans ajouter un mot de plus, je rebroussais chemin à la table de mes copines, où Cyrine, au bout des nerfs, s’écria.
- Je t’avais déconseillée de le faire !
Sans répondre, je m’assis près d’elle, et mes yeux nagèrent au bout de cinq minutes d’une avalanche de larmes.
- Oh ! non ! viens par ici ! dit-elle en me serrant fortement dans ses bras. Puis en m’embrassant sur la joue, si j’étais à ta place je l’aurai giflé.
Nawras, rajouta en me caressant la main.
- Si tu veux que je lui casse la figure, tu n’as que me faire un signe.
Cyrine, voulant me faire rire, reprit.
- Elle est ceinture noire en taekwondo ! puis en riant à haute voix, sinon 10dinars suffisent pour faire appel aux services d’Abdelmajid.
Malgré moi, un petit sourire se dessina sur mes lèvres, alors Cyrine me pinça la joue tendrement et continua.
- je te préfère souriante, ma puce !
J’essuyais mes larmes avec le revers de ma main, puis en riant.
- J’imaginais Abdelmajid avec le corps de Mike Tyson.
Nawras, s’éclata de rire et me grogna.
- Arrête, t’es méchante.
Puis notre petite rigolade prit fin lorsqu’une fille qu’on ne connaissait pas s’approcha de nous.
- Excusez-moi, les filles.
En relavant ma tête, j’aperçus une fille, plutôt mignonne, elle me sourit puis en pointant le doigt vers une jolie fille, s’asseyant au fond de la cafétéria avec deux autres filles.
- Mon amie, celle avec le pull rose, aimera bien faire ta connaissance.
- Qui moi ? dis-je, en ouvrant grand les yeux de surprise.
Un peu intimidée, la fille, continua.
- Oui, celle au milieu.
La fille dont elle me parlait, avait l’air, très douce. Elle avait une jolie frimousse, des beaux yeux verts, et des beaux cheveux longs, d’une couleur châtaigne.
Suivant mes yeux, Cyrine me disait pour me taquiner.
- Ouh, Yasmine est en train de se faire draguer.
- Tais-toi. Dis-je, les joues tellement rouges de timidité, car je ne savais quoi dire.
C’était Sahar, ma deuxième copine. Une autre histoire que je vous raconterai plus tard, une fille avec qui je suis restée en couple toute une année, l’unique relation que j’ai tissée sérieusement, et qui m’était difficile voir infernale à achever.
Après les encouragements de mes deux copines, je me suis levée de ma chaise et j’ai suivi la fille vers sa bande de copines.
- Hey, les filles, elle s’appelle Yasmine !
La fille en question, me parla en premier en traçant un joli sourire.
- Moi, c’est Sahar.
- Enchantée ! dis-je sans oser affronter son regard.
Elle était très mignonne, très élégante mais surtout très douce, comme le sourire qu’elle ne cessait de tracer.
- Viens t’asseoir. Me dit-elle en me laissant une place prés d’elle.
Un peu honteuse, je murmurai.
- Je suis avec des copines, je…
Elle me coupa la parole, puis rajouta.
- Je vois. Puis sans tourner la langue sept fois, alors t’es célibataire, ou t’as une copine ?
- Du calme, Sahar ! la taquina la fille qui est venue me chercher, tu ne vois pas que tu lui fais peur ?
Puis une autre s’asseyant côte à côte avec Sahar, intervenait en riant.
- Elle a découvert dernièrement qu’elle a un penchant pour les filles.
Et voilà, dans ma tête c’était une autre hétéro voulant s’amuser, emportée par la nouvelle tendance bisexuelle qui s’est répandu comme une épidémie. Comme j’avais déjà ma dose d’énervement, je me suis excusée en allant vers les toilettes des filles, sans m’apercevoir que la fille s’est levé et m’a suivi.
- Écoute, je suis désolée ! je sais à quoi tu penses ! me dit-elle en me tenant le bras doucement
- Non ce n’est rien ! dis-je en ouvrant le robinet, tu n’es pour rien je t’assure !
Elle mit sa main sur mon épaule et rajouta.
- Écoute, je veux être franche avec toi…puis d’une voix timide, tu me plais, voilà !
Et comme je ne disais rien, elle rajouta, frustrée.
- Ça fait des semaines que j’hésitais de te parler… tu sais c’est la première fois qu’une fille me plait.
Puis une voix capricieuse d’une fille poussant la porte des chiottes l’interrompit.
- Comme c’est émouvant !
Ce n’était pas difficile de reconnaitre la voix d’Amira, qui me poussa avec la paume de sa main odieusement, et s’arrêta devant le robinet pour laver les mains.
- C’est qui cette fille ?
- Ça ne te regarde pas, Amira ! et emportée par la colère, Soulayma, t’attend sûrement pour te raconter le reste de l’histoire.
Elle m’injecta d’un regard furieux, puis essuya ses mains et s’arrêta face à Sahar en la fixant d’un regard âpre.
- Chérie, c’est ma meuf !

2 commentaires:

LovelyGirl on 9 avril 2010 à 19:03 a dit…

cet épisode est mieux que les 2 précédentes ;) c bien continue :)

bella_ragatsa on 10 avril 2010 à 03:43 a dit…

parce que j'avance dans l'histoire:p

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