dimanche 11 avril 2010

Entre filles: épisode13: Statut" en couple"

Publié par bella_ragatsa à 08:27

Qui peut comprendre ce qui se passe, dans nos têtes quand on tombe amoureux d’une personne ? Qui peut bien expliquer des comportements antagonistes chez une même personne. Un psy ? Même pas. Comment peut-on expliquer qu’une personne te rejette une heure pour revenir te récupérer une heure après ? La réponse à ces questionnements réside sans doute chez Amira.
Même à titre de délire, Je ne pouvais croire la scène à laquelle j’étais impliquée. Elle s’arrêta, comme une tigresse devant la pauvre Sahar, en lui criant dessus, c’est ma meuf. Elle avait une sacré personnalité, qui m’avait fortement épuisée lorsqu’on est sortie ensemble. C’était une drôle de relation, une relation qui m’avait marquée à jamais.
- Désolée, je ne savais pas. Bégaya, la pauvre Sahar, harcelée par un regard venimeux.
J’étais comme une gourde, présente physiquement mais quasi absente tellement je fus ébahie qu’Amira, en personne, ait prononcé cette portion magique à la lesbienne.
- Maintenant, tu le sais. Dit-elle, en mettant ses deux mains autour de sa taille.
Les yeux grands ouverts, j’intervenais en tirant Amira par le bras.
- Mais qu’est ce que tu fais ?
Elle se débarrassa de mon bras, d’un geste nerveux, puis en plongeant un regard sacripant dans le mien.
- Tu me trompes salope ?
Tromper ? Mais depuis quand on sortait ensemble pour qu’elle m’accusait de tromperie ? Un tas de questions, se balançait au bout de mes lèvres, que je ne sus laisser évader, tellement, le ton montait et la dispute fut rapide.
- Et toi, tu feras mieux de partir, si tu veux que je sois gentille!
- Hey, ne me cris pas dessus, ok ? hurla la fille, sur les nerfs, je t’ai dit que je ne savais pas.
Puis en me pointant de son doigt.
- Je le lui ai demandé, mais elle n’a pas répondu.
Amira, me pinça par la joue, puis en tenant ma main fortement.
- Elle est timide ! puis en me fixant d’un de ses regards de psychose, n’est ce pas ma puce ?
Suivant un regard blâmant, garni d’une immense colère, émanant des yeux de Sahar, puis en tournant la tête vers Amira, souriante comme une gagnante au loto.
- Je…
Mais je ne pus parler pour m’expliquer, car d’un geste rapide et improviste, Amira me tira par le cou, et me colla un baiser sur les lèvres, à la hollywoodienne, puis ouvrit les yeux, en laissant, un petit sourire méchant se tracer, comme pour énerver la fille, où lui montrer que j’étais à elle.
- Tu veux peut être nous voir nous embrasser avec la langue ?
Et en faisant sa salope.
- Ou peut être nous filmer en train de baiser ?
- Amira, arrête ! m’écriai-je, aux bouts des nerfs tellement, elle manquait de respect à la fille.
- Non, toi, arrête ! me dit-elle, en fixant mes joues entre ses deux paumes. Puis en levant un regard de braise vers Sahar, quoi tu attends le show ? il faut payer d’avance pour ça ?
La fille, secoua la tête, comme choquée, puis en s’approchant de la porte.
- T’es vraiment une pétasse.
Puis elle partit.Une fois seules, j’eus ma part de gâteau comme si j’étais fautive.
- Je peux savoir ce que tu faisais seule, avec elle au vestiaire ?
- Je suis venue, me débarbouiller !puis en haussant ma voix, et puis, ça te regarde pas, je ne vois pas pourquoi tu t’es acharnée sur la fille ? et serrant les dents, Soulayma, t’attend certainement.
- Elle est partie avec son copain…
Je lui coupai la parole, furieuse.
- Ah, et maintenant que tu es seule et que tu n’as rien à faire, tu viens pour m’emmerder ?
Elle ne répondait pas à ma question mais me coinça avec sa jambe au bord du robinet, puis en me fixant d’un regard jaloux.
- Elle te plait ?
- Je… je ne vois pas le rapport ! dis-je en essayant de me faufiler, tellement j’avais mal au dos, d’être inclinée.
- Tu la trouves belle ? continua-t-elle en me collant le dos sur le contour en marbre du robinet.
- Elle est mignonne. Dis-je, embarrassée.
- Mignonne ? elle ? s’écria Amira jalousement, puis en me tirant vers elle, d’un geste avide. Tu la trouves plus belle comme moi ?
- T’es jalouse ou quoi ?
En fait, ce n’était pas totalement de la jalousie. Sa réaction violente, l’était d’une part, mais ce n’est qu’au bout de la période que j’ai passée avec elle que j’ai bien assimilé la raison d’être d’une telle crise.
C’était une fille atteinte du syndrome de narcissisme et de sadisme, qui se prenait pour une déesse, pour une Chakira. (Bon, Chakira avait certainement un corps de rêve mais pas un si beau visage); qui me considérait comme un larbin, ou son esclave. Et regarder son pauvre serviteur, la désobéissant, en tombant sous le charme, d’une rivale considérable, selon les critères d’Amira, d’un point de vue physique bien évidemment, fut un crime grave.
Du coup, elle décida d’intervenir et de monter cette scène maquillée en jalousie possessive. Dommage, que je ne me suis arrivée à cette conclusion, qu’après avoir rompu avec elle.
Ce jour-là, tellement les événements s’étaient succédés d’une manière aussi rapide et mouvementée, que je me suis cru, héroïne de l’un de mes rêves fantastiques, l’un de mes fantasmes, plutôt, qui se passaient dans ma tête, en fermant les yeux, pour me faire un petit plaisir sous la douche.
En me voyant, la main dans la main avec Amire, s’approchant de sa table Hikmet, perdit la langue quelques secondes avant de retrouver son sourire et ses mots.
- Qui peut vous comprendre, vous les filles ?
Elle reprit donc sa place, me tira par la main pour que je m’asseye à ses côtés puis en mettant un bout de chewing-gum dans sa bouche.
- On s’est réconcilié ! et en me tenant comme un gamin par le menton tendrement, n’est ce pas mon cœur ?
En débarrassant mon menton, tout en étant prisonnière de regards déçus que mes deux copines, m’injectent depuis ma sortie des toilettes des filles.
- Je suis désolée, Amira, mais il faut que…
Elle me coupa la parole sans perdre mes copines de ses yeux.
- Mais quoi ? je ne te suffis pas moi. Puis insolemment, tu veux retrouver tes loosers.
- Mes amies ne sont pas des loosers !
Et en relevant sur elle, un regard craintif.
- Je ne sais pas ce que tu manigances cette fois-ci, mais je t’assure que si tu tentes de m’avoir, tu le regretteras.
Elle se taisait, en fixant sur moi, pour la première fois, un regard affectif et si tendre que rarement, envahissait sa frimousse.
- Écoute, je sais que j’étais désagréable avec toi. Mais ce n’était pas par méchanceté.
Sans relâcher sa natte, Hikmet rigolait.
- Ben, elle est toujours chienne avec moi, mais elle m’aime. Et en riant, c’est sa façon de montrer son affection aux gens qu’elle aime.
Drôle de façon de manifester son amour, vous trouvez- pas ? Enfin, à chacun une manière bien spécifique à lui, pour envoyer ses sentiments à la personne qu’il aime. Mais être méchant, pour assouvir à ses fins relationnelles ? Ça m’était bizarre mais typique à Amira.
Toutefois, j’étais encore perdue, car elle ne m’a pas dit solennellement qu’elle voulait devenir ma petite amie. Du coup, en rentrant chez moi le soir, je pris mon courage à deux mains et je l’appelai, pour avoir les idées plus claires.
- Salut.
De sa voix froide, elle répondit.
- Salut, mon cœur. Cava ?
À chaque fois qu’elle me disait mon cœur, un petit frissonnement agréable de joie circula dans tout mon corps et ma voix se perturba.
- Oui, cava. puis en ingurgitant ma salive avec difficulté, écoute, je sais que ça va t’apparaître con de ma part, mais je veux savoir si on sort ensemble ou pas.
Elle ne disait rien. Comme j’entendis du bruit, auprès d’elle je sus qu’elle n’était pas seule, puis en baissant la voix elle murmura.
- Oui, tu peux dire ça. Puis en haussant le ton, je t’appellerai après, je ne suis pas seule.
Au bout d’un quart d’heure, elle m’appela pour ajouter.
- Écoute, je veux que ça reste notre petit secret, ok ?
Un peu déçue, je répondis en m’allongeant sur mon lit.
- Même pas Ilhem ?
- Surtout pas elle. Me cria Amira, d’une voix frustrée.
- Pourquoi tu tiens tant à ce qu’elle ne sache pas pour nous ?
Elle poussa un souffle volumineux et reprit.
- Comme ça, je ne veux pas.
Comme j’étais tellement contente d’être officiellement en couple avec la fille dont j’étais folle, je n’ai rien ajouté, pour éviter tout conflit. Mais comme j’étais une vraie lesbienne, et fière de l’être, j’ai poursuivi.
- Alors je peux changer mon statut ?
- Pardon ? puis quand elle comprit mon insinuation, elle ria en disant, ah, oui, j’ai oublié, les coutumes de lesbiennes.
Et finit par me donner son accord, pour changer mon statut face book, de célibataire à en couple, mais sans préciser la personne, car elle ne voulait pas, vu qu’elle était fiancée et que le compte qu’elle utilisait était son compte officiel.
C’était mieux que garder un statut de célibataire et s’engager dans une relation top secrète. Dès le moment, où je tapais le mot magique en couple, les appels téléphoniques se succédèrent, et ma page firefox se bloqua tellement, plein de filles me parlaient sur le chat de ce réseau social. Et la question, à laquelle je n’avais pas droit de répondre fut de dévoiler ma copine.
Du coup, j’inventai un petit mensonge pour sauver ma peau, en supposant que ma petite amie, est une femme mariée, et qu’elle voulait entretenir une liaison amoureuse avec moi, loin des yeux mais discrètement. Bon nombre, n’ont pas gobé mon histoire, y compris mes deux amies proches, qui m’ont aperçu main dans la main avec elle, et même un arriéré mental, aurait eu des doutes à notre propos.
Et Ilhem fut l’une des filles curieuses, qui m’ont appelé pour découvrir ma nouvelle copine.
- Alors, sale cachotière, c’est qui l’élue de ton cœur ?
- Tu ne la connais pas ! dis-je frustrée.
Elle ria et continua.
- Ne me sous-estime pas, je connais presque toutes les lesbiennes de Tunis.
- Non ce n’est pas une lesbienne. Et plus perturbée, je veux dire, pas une fille de l’étoile du nord, c’est une femme mariée.
Non convaincue, bien sûr, elle parla.
- Ah bon, mariée ?
- Oui.
- Elle a quel âge ?
- 28ans.
Là, elle m’étonna en s’écriant.
- Ah, c’est bon, je l’ai reconnue.
- Ah bon ?
Elle ria et rajouta fière.
- On ne t’a jamais dit qu’on m’appelait CNN la LGBT tunisienne ?puis en toute confiance. C’est Sarra, et je te signale qu’elle est sortie avec le tiers de lesbiennes de la capitale.
Sarra, cette lesbienne mariée, était d’ailleurs une jeune maman, est un autre personnage particulier, qui trouvera bien sûr, son chemin vers moi. Une autre histoire, à suivre.
Bon assez de sauts dans le futur, et revenons à mon histoire avec ma première. Aux yeux, des unes donc, je sortais avec une inconnue mariée, aux yeux d’Ilhem, c’était Sarra, et pour cyrine et Nawras, c’était Amira.
Mais comme je le leur ai demandé, elles m’ont promis de garder le secret, même si elles manifestaient plus de peur pour moi que de joie, pour ma liaison, qui fut dangereuse selon elle, et finalement, elles avaient raison.
Deux jours après, Amira m’appela et me demanda de passer le soir chez elle. C’était ce qu’elle appelait aussi « soirée pyjama » mais dans ma tête, je la prenais pour une invitation pour faire l’amour.
Et je ne pouvais vous décrire le bonheur dans lequel je nageais, en choisissant minutieusement, les sous vêtements à mettre, en cas où elle désirait avoir un rapport sexuel avec moi.
Vers les 20h15 je fus devant son appartement, elle m’ouvra, vêtue d’un pyjama rose, avec pleins d’images de BD japonaises, me colla un long baiser sur la bouche, puis me tira vers elle.
- Tu vas adorer le film.
- Quel film ?
- Le tout dernier film de Twilight.
En cachant mon sourire, je murmurai capricieusement en la suivant dans sa chambre.
- Je l’ai déjà vu.
Elle s’installa sous la couette, puis en me tendant la main.
- Moi 15 fois, au moins.
- Pourquoi le revoir alors ?
Une fois les pieds nues, je montais sur le lit, elle me tendit le bout de couette puis continua, en riant.
- J’adore le film, tout simplement ! et en m’embrassant sur la joue. J’aime beaucoup l'héros.
- Oui, je vois ! dis-je, absorbée par une vague d'ennuis.
Et voilà, une autre fois, je me faisais avoir, mais cette fois-ci, par moi-même. Au bout d’une heure et demie du film, je me lassai. Elle était silencieuse, les yeux collés plutôt sur l’écran de la télé, et uniquement ses doigts caressaient mon bras, de temps à autre.
C’était peut être sa façon, d’être en couple, mais chez nous les lesbiennes, c’était plus proche d’une nuit entre amies qu’entre amantes.
Du coup, je me retrouvais dans l’obligation, de faire le premier pas moi-même. Tout doucement, ma main s’échappa de sa poignée. Dire que je n’ai pas trouvé de difficulté à le faire, tellement elle était ravagée par le film. Et mon index, commença par effleurer son cou, et je trouvais même du plaisir à le laisser danser sur sa poitrine, et palper ses rondeurs.
Comme elle ne fut aucune réaction, mon index glissait peu à peu vers son ventre mais à chaque fois qu’il franchissait son nombril, elle intervenait, en l’attrapant et en lui collant une douce bise, tout en gardant mon doigt prisonnier de sa main.
À la lumière de la quatrième tentative, pour descendre encore plus bas, elle le retenait brusquement puis me tourna la tête, tout d’un coup.
- Arrête, Yasmine, je n’ai pas envie !
- Je n’ai rien fait ! dis-je, un peu honteuse.
Elle laissa un souffle nerveux s’échapper et s’écria.
- C’est encore tôt pour ça !
En tirant ma main furieusement, je murmurai.
- La dernière fois, pourtant tu semblais prête.
Elle traça un sourire persiflant, et répondit en appuyant sur ma main.
- La dernière fois c’était pour t’emmerder, je savais très bien que tu n’oserais pas passer à l’action. Maintenant, c’est différent, on est en couple !

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