dimanche 4 décembre 2011

Entre filles: épisode31:la fille de la faculté

Publié par bella_ragatsa à 05:50 0 commentaires

J’ai regretté beaucoup de choses dans ma vie. J’ai regretté mes folies passagères, mes relations louches avec des filles disjonctées, mes fréquentations lesbiennes à la con qui n’ont jamais fructifié par contre, elles ne m’ont apporté que malheur et divers problèmes.
Et pour cause, j’ai décidé de prendre une pause et de me concentrer sur mes études. Être étudiante en médecine, n’était pas chose facile. Et si je vous parlais pas de mon quotidien à la faculté c’est parce que je n’estimais pas que ça valait la peine d’être raconté. Il y avait rien d’intéressant bien sûr coté « team ». Il n’y avait pas beaucoup de jolies filles. Disons que les jolies filles étaient une monnaie rare chez nous. Et avec toute modestie, j’étais classée parmi les plus belles de la faculté, enfin, de ceux qui assistent aux cours.
Et je sympathisais avec quelques garçons. J’avais bien évidemment des amoureux discrets. Enfin, moi je savais très bien qu’ils étaient amoureux de moi mais eux non et je faisais comme si je ne ressentais rien.
Parmi mes victimes, il y avait Lotfi, un mec longiligne, un tunisois de la banlieue nord, de bonne famille. Disons, un peu beau gosse mais avec une peau très mate, plus âgé que moi, mais il refaisait l’année.
Et franchement, il faisait de la concurrence à mon ombre tellement, il était collant, mais c’était un type bien malgré qu’il fût lourd et qu’il avait de l’humour noir.
En tout cas deux semaines après la fête qui a fini mal, et en sortant vers midi du laboratoire de génétique, il sauta devant moi comme par hasard. Mais ce n’était pas bien sûr l’effet du hasard.
- Bonjour Yasmine !
En le devançant d’un pas, je répondis sans vraiment le regarder.
- Salut Lotfi, cava.
Il pressa le pas, pour suivre mon rythme et disait.
- Dis, t’es libre samedi ?
- Pourquoi faire ?
Il croisa les mains et dit après hésitation.
- Il y a une soirée spéciale à ButterFly et j’aimerai bien que tu sois ma cavalière.
Sans montrer aucun signe d’excitation, je murmurai en serrant un livre que j’ai emprunté de la bibliothèque.
- J’ai beaucoup de révision à faire, faut que je me rattrape, j’ai perdu beaucoup de temps.
Et avec un faux sourire.
- Merci quand même !
Comme il ne proféra pas le moindre mot, je continuais ma route avec une certaine fierté comme si je venais de gagner une bataille. Mais ces dernières paroles m’arrêteront sur place.
- Ibrahim, avait raison, quand il m’a dit que tu préférais la compagnie des filles en boite.
Je fis demi-tour sur place, et je me demandais.
- C’est qui celui là ?
- C’est le cousin du gérant de cette boite et on a étudié dans la même section l’année dernière.
Et en allumant une cigarette.
- Il t’a vu plusieurs fois là-bas, avec une bande de filles trop libertines pour ne pas dire autre chose.
Et voilà, même à la faculté la malédiction Amira et compagnie me suivait. Comme je ne savais pas quoi dire, j’ai dit pour écarter les soupçons.
- Écoute, j’en ai marre des boites. J’aimerai mieux assister à un événement culturel ou à un concert d’un groupe musical respectable !
Il traça un large sourire sur son visage et s’écria joyeux.
- Tant mieux, moi aussi je n’aime pas l’ambiance des boites. Et je vous invite à découvrir la richesse et la beauté d’un mélange de la rumba gitane, du flamenco, du gnawa, du chaabi et des musiques traditionnelles de l'Afrique du nord, joué par le groupe Labess. Tu connais le groupe non ?
En avalant ma salive, je murmurai doucement.
- Oui j’adore leur morceau Dawina.
Il s’approcha de moi me pinça doucement la joue et dit très excité.
- D’accord alors, moi je m’occupe de l’achat de tickets, toi je ne te demande rien sauf de te faire belle.
Et en riant.
- Mais t’es superbe comme ça même sans maquillage.
Puis m’embrassa la joue et partit.
Le jour j arrivé, j’étais pas vraiment bien habillée comme il le voulait. Enfin, un peu sportive mais il m’a trouvé splendide et il a loué une voiture pour l’occasion. Il me traitait vraiment comme une princesse. Le concert, était à la coupole d’El Menzah.
C’était vers 17h30, une demi-heure avant le commencement du spectacle, et il y avait déjà beaucoup de monde dehors faisant la queue. La plupart étaient des jeunes.
Et à ma surprise, j’ai vu beaucoup de filles de la « team » là-bas, attendant leur tour pour entrer. Ça m’a gêné un peu vu que quelques unes, me connaissaient bien et qu’elles n’étaient pas discrètes, mais surtout fières de leur homosexualité et s’affichaient en public.
Heureusement pour moi, aucune n’est venue m’aborder comme j’étais avec un groupe de mecs : Lotfi, et trois de ses potes.
Dix minutes avant le début du concert, une fille jolie mais très charmante avec des yeux d’un vert pistache et d’une peau blanche, s’est approchée de nous. Et a sauté au cou de Lotfi, l’a embrassé fortement à la joue et a dit.
- Hey, ça fait un bail que je t’ai pas vu.
Il échangea deux bises avec elle et répondit.
- Et oui, le beau vieux temps.
Elle ria et continua.
- Dommage qu’on est plus dans la même section.
Comme il remarquait que je fus complètement décalée. Il sourit et me présenta la fille.
- C’est Maryouma, on était dans la même section l’année dernière. Et en lançant un rire imbécile, mais elle a réussi l’année et moi non.
La fille, au regard mystérieux que je n’ai pas su décrypter, murmura d’une voix capricieuse.
- Alors c’est ta copine ?
Comme je lisais dans ses yeux, qu’il allait dire oui, je parlais en premier.
- En fait, on est amis.
Elle souriait, me regarda droit dans les yeux longtemps, puis dit.
- Mais en tout cas vous formez un joli couple.
Un peu timide, Lotfi, me serra contre lui et s’écria.
- Oui, pourquoi pas ! et en me lançant un regard doux, si ma princesse le veut bien sûr !
Comme si on était des bonnes copines, elle m’attrapa par le bras et me disait.
- Allez, entrons, sinon rien ne nous garantira qu’on ne restera pas debout ces deux ou trois heures.
Ça me paraissait bizarre, qu’elle me tienne le bras alors qu’on venait de faire connaissance, mais je me disais que peut être elle était câline par nature.
Une fois à l’intérieur, elle me laissait encore perplexe, on s’asseyant au milieu entre moi et mon pote.
Elle ne cessait pas de me jeter des petits regards. Et moi j’étais plutôt concentrée avec le concert. L’ambiance était globalement sympa. Des projecteurs éclairaient à travers les volutes des fumigènes. Les applaudissements et les siffles s’emballaient rapidement avec l’arrivée du groupe sur scène. Une très bonne prestation, la première heure, et puis dans une petite pause, elle tourna la tête vers moi et me murmura à l’oreille.
- Je ne t’ai pas vu avant à la faculté. Tu ne viens pas assez souvent ?
Je souris et je disais en haussant la voix puisque tout le monde parlait en même temps.
- Oui, j’avais quelques problèmes.
- Et tout va bien maintenant ?
- Oui, oui.
Elle redressait sa crinière de lionne d’une manière très sensuelle comme pour me séduire et continua.
- Si t’as besoin d’un cours ou autre, tu peux me le demander.
- Oh ! merci…
Mais elle me coupa la parole et continua.
- Enregistre mon numéro.
J’hésitais un moment puis je sortis mon gsm de mon sac à main et je tapais son num. Elle me suivait attentivement comme si elle craignait que je ne le fasse pas.
- Très bien, maintenant bipe moi !
Je traçais un petit sourire, et je la bipai.
Elle semblait heureuse, comme si elle a gagné au loto puis le groupe reprend son show et on perdit le fil de la conversation.
Ce fut une belle journée en tout cas. J’ai changé un peu d’ambiance et surtout passée une agréable après-midi avec une bande d’hétéros quoi que cette fille m’intriguait beaucoup mais elle ne cessait pas de me parler à notre sortie des mecs et de son type d’homme, de son ex et des raisons de leur rupture c’est pour ça j’ai écarté de ma tête la possibilité qu’elle peut être homosexuelle.
Et Lotfi, comme un gentleman, ma déposé juste devant l’immeuble où j’habitais et a continué sa route avec Maryem, puisqu’elle habitait la Marsa comme lui.
Vers 23h, j’étais en pyjama, bien au chaud dans mon lit sous la couette, en train de réviser un cours d’anatomie, quand j’ai reçu un message. Et en voyant l'expéditeur, j’étais un peu surprise. C’était Maryem, me demandant si elle pouvait m’appeler.
J’ai lui ai envoyé un texto pour dire ok, et une minute plus tard, elle m’appela.
- Hey, salut.
- Salut ! je murmurai d’une voix un peu fatiguée.
Elle ria, et continua.
- Je te gène pas j’espère.
- Non pas du tout. Et en frottant mon front, je suis un peu fatiguée.
Et là, d’un ton culotté, elle me disait.
- Je suis une bonne masseuse ! si tu veux je te le fais gratos.
Naïvement, je répondis.
- Oui, pourquoi pas.
Elle se tut un petit instant et continua.
- Tu sais, t’as une belle voix par tél.
- Merci toi aussi.
En fait, j’aimais beaucoup les amusements par téléphone avec les filles mais elle est allée un peu trop loin avec moi.
- Je suis sérieuse, Yasmine, je sais très bien le faire. Puis se demanda, dis, tu habites seule ou t’as des binômes ?
En croisant mes jambes.
- Ben, depuis quelques mois, j’habite seule.
- Cool ! s’écria-t-elle
J’étais étonnée, alors je l’interrogeais.
- Pourquoi c’est cool ? je me sens seule, comme si j’étais en prison à l’isolement.
Elle ria et dit d’une voix très capricieuse.
- Tu ne seras plus seule ma douce ! je suis là moi.
Comme je ne disais rien, elle ajouta.
- Je suis prête à tout avec toi !
- Je … je n’ai pas compris ce que tu insinues Maryem.
Elle ria encore plus fort et dit.
- Oh que si !
Puis la phrase qui me laissa bouche bée.
- Je suis bonne au lit!
 

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