lundi 14 novembre 2011

Entre filles:épisode30 : Une nuit interminable

Publié par bella_ragatsa à 04:25 0 commentaires



Les yeux tout rouges d’ivresse, Nesrine s’écria.
- Tu peux te taire, et te laisser faire ?
Quelle gentillesse émanant d’une si belle créature, me dis-je dans un excès d’étonnement.
Amira, qui dansait en collant tout son corps à une autre, semblait plus intéressée par les câlins que j’échangeais avec Nesrine qu’avec sa partenaire. Dès que Nesrine, m’embrassa de nouveau. Elle ria et s’approcha de nous.
- Hey, si vous voulez faire l’amour, allez chez vous !
Nesrine, ne la répondait pas verbalement mais par un petit doigt d’honneur, sans s’éloigner de moi. Quant à moi, tellement ivre, je me laissais faire sur place sans résistance.
Amira, s’arrêta devant nous et continua.
- C’est une soirée de désespérées pas de baise !
Nesrine, m’arracha un autre baiser, puis tourna la tête vers Amira, et cria de sa voix capricieuse.
- T’es jalouse ou quoi ?
Comme si une mouche l’a piquée, sa frimousse changea de couleur, et elle recula d’un pas en disant.
- Moi jalouse ? de qui ? de toi ou de ma pétasse ?
Quand elle voyait, que tous les regards lui fixaient, elle continua.
- Tu parles sérieusement là ?
Ilhem, qui venait de tirer la chasse et d’ouvrir la porte de toilette, intervint :
- Hey, du calme les filles !
Amira, énervante comme d’habitude, badina.
- Tu faisais pipi ou tu entendais la conversation.
- Les deux ! murmura Ilhem en riant. Je n’arrête pas de pisser depuis tout à l’heure.
Amira, éclata de rire et continua en injectant Nesrine d’un regard désagréable.
- C’est à cause de la bière ! puis en tirant Ilhem par la main, viens j’ai quelque chose à te dire.
Et elle s’éloigna. Je regardais l’horloge qui indiquait 23h et je disais.
- Bon, il faut que je m’en aille.
Elle me tint la main, et dit.
- Il est encore tôt ! puis d’un regard malin, ne me dis pas que Amira t’as déstabilisé ?
- Mais non ! criai-je un peu perturbée. Mais… mais je dois aller à la faculté demain matin.
Froidement, elle alluma une cigarette et dit, sans me lâcher de ses yeux :
- Chérie c’est dimanche demain !
- Ah bon !
Elle souriait en tenant le bout de cigarette entre ses doigts.
- Tu l’aimes encore ?
- Qui ?
- Voyons Amira !
- Mais non ! dis-je violemment, et en me levant, bon je te laisse. A demain peut être !
Et je tenais mon sac à main, mais dès que je levais la face, mon regard croisa celui de Sahar en train d’échanger une bise avec Amira, l’organisatrice de cette fête débile.
Et doucement, mes doigts laissèrent le sac, et ma frimousse devint rouge. Nesrine, inhalant de la fumée de ses narines et suivant attentivement le moindre de mes gestes, murmura.
- Il ne manque plus que cette imbécile !
- Oh arrête ! ne dis pas ça sur elle ! criai-je sur les nerfs.
Puis sans attendre la réaction de Nesrine, je me levai si vite et je m’approchai de Sahar, qui a préféré boire la bière de bienvenue prés de la porte d’entrée.
- Bonsoir, Sahar !
Elle leva les yeux à peine vers moi et dit froidement.
- Bonsoir, cava ?
- Oui et toi ?
Mais comme elle regardait dans tous les coins sauf vers le mien, ça me rendait un peu nerveuse voire jalouse et je disais d’une voix aigüe.
- Tu cherches quelqu’un ?
En suivant Nesrine, qui ouvrit une nouvelle bière, elle disait d’une voix basse comme si elle parlait à elle-même.
- Vous vous entendez bien, vous deux ?
- Qui ? et en appréhendant son insinuation, non ce n’est pas ce que tu crois !
Toujours le regard songeur, elle continua
- Pourtant ce n’est pas ce que Amira m’a fait comprendre.
Emportée par la braise d’une colère immense, je criai.
- Qu’est ce qu’elle t’a raconté cette salope ?
- Rien, de nouveau ! et en fixant finalement ses yeux sur moi, tout le monde en parle de vous deux.
- De moi et qui ? et en m’efforçant de rire, moi et Nes ? mais tu rigoles ou quoi ?
Et en tenant son bras
- Tout le monde sait que c’est une fille qui ne cherche qu’à baiser c’est tout !
- Mais ça n’empêche que t’as des sentiments pour elle.
En m’emportant
- Mais ce n’est pas vrai, je te jure, ma chérie !
Furibonde, elle se débarrassa d’un geste violent de ma main et s’écria.
- Je ne suis pas ta chérie, ok !
Et d’une voix qui tremblait de l’émotion.
- Je croyais que t’étais différente des autres filles, mais finalement…
Elle se tut un instant comme pour intérioriser sa colère puis balbutia
- Mais t’es pire !
Et là, Amira s’approcha de nous deux mais accompagnée d’une personne, qui me figea sur place dés que je la voyais.
- Bonsoir Yasmine ! ça fait un bail, tu sais !
C’était Ibtissem, la cousine d’Amira qui m’a fait un chantage dans une crise de psychose en plein rue, il y a une dizaine de jours.
Elle ria haut, montrant ses dents blanches, entre le sang pur de ses lèvres et continua d’un air persifleur.
- Qu’est ce que t’as ? pourquoi tu fais cette tête de mort hhhhh
Amira, comme ayant du plaisir à me voir si pâle et angoissée, interpella.
- N’aie pas peur ma chérie ! elle m’a tout raconté et elle est venue s’excuser ! et en me tapotant sur l’épaule, elle est jeune, elle s’est emportée l’autre jour, et puis ce n’est pas une lesbienne mais elle croyait que tu lui faisais des avances c’est pour ça elle s’est comportée de la sorte !
N’arrivant même pas à ingurgiter ma salive, les mains, tremblant de colère, je criai, la gorge serrée
- Pourquoi tu me fais ça Amira ?
Elle ria comme si elle était étonnée et me répondit.
- Pardon, c’est moi la fautive maintenant ?
En lui coupant la parole violemment.
- Tu ne fais que me créer des problèmes depuis notre rupture…
Ibtissam, s’approcha de moi et en pointant son doigt vers moi.
- Hey, laisse ma cousine en dehors de ça, ce n’est pas sa faute à elle, c’est toi qui es dragueuse.
- Quoi ? moi dragueuse ? et avec un petit rire nerveux involontaire, et tu penses que je te draguerai toi ?
Je ne voulais pas être méchante avec elle. C’était la première fois, où je parlai d’un ton pareil mais je me sentais tellement opprimée et mal comprise que je ne pouvais plus déployer la carte de gentillesse.
Sa face changeait de couleur, ses yeux devenaient si rouges comme si des larmes s’apprêtaient à se manifester. Amira, ne prononça pas le moindre mot, elle me regarda de travers, avec des yeux si indifférents et froids quant à Sahar, la seule fille qui m’intéressait, elle vida le restant de sa bière d’une seule gorgée, mit la canette dans la main d’Amira et dit en traçant un faux sourire.
- Je crois que la fête est finie pour moi.
Puis ouvrit la porte et sortit, alors je la suivais avant qu’elle prenne l’ascenseur en criant.
- Sahar, attends, on n’a pas terminé notre conversation.
Elle appuya sur le bouton d’appel de l’ascenseur puis en tournant la tête vers moi.
- T’es vraiment pathétique !
Puis la porte s’ouvrit et la cabine l’avala si vite.
 

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