dimanche 18 avril 2010

Entre filles: épisode15: Nouvelle connaissance

Publié par bella_ragatsa à 08:25

Qui était capable d’imaginer une telle tournure d’événements ? On se donnait la peine de nous pomponner, de nous maquiller, pour aller passer, notre soirée pourrie derrière les barreaux d’un poste de police, à rue Barcelone. C’était vraiment le top, que même dans une fiction, on ne peut l’imaginer. On dit souvent que la vérité dépasse la fiction et s’est avéré vrai, finalement.
Mais passer trois heures au poste, ne m’a pas trop affecté, c’est le geste qu’a fait Amira lorsque son sauveur est venu, qui m’a blessé, voir m’a laissé avaler mes larmes, tellement, mes yeux n’avaient pas la force de les secréter.
Sans trop vous faire attendre, et à la manière de la fameuse série américaine, unité spéciale pour les victimes, voici mon histoire.
Sans trop entrer en détails, en vous expliquant qu’il nous a toutes expédiées à l’arrière de sa bagnole, une vieille voiture, de dix ans au moins, l’œuvre d’une charité pour cette patrouille de police, sa caisse, voulait faire l’intéressante, en s’arrêtant, un petit quart d’heure après nous avoir ramassées de notre belle voiture, comme des moutons.
- Et merde ! s’écria le policier, en fermant le moteur, puis en redémarrant de nouveau, en vain.
- Pas de gros mots, monsieur l’agent ! s’écria Amira, plus odieuse que jamais.
Il lui injecta d’un regard désagréable de son rétroviseur et dit.
- Hey, toi, j’enregistre tout mot que tu craches, alors fais attention, tu vas payer cher pour le petit doigt que t’as monté !
D’une voix si basse que j’ai à peine entendue, elle murmura.
- Je serai aux anges de te monter un autre !
Je la pinçai de son bras, furieuse.
- Qu’est ce que t’as ce soir ? hein ? tout ça nous arrive à cause de toi !
Elle tourna la tête vers moi et reprit de son ton culotté.
- Hey, ma grande ? t’étais volontaire, on ne t’a pas forcé alors arrête de bouder, tout ira bien !
Puis tira son GSM, et avant de pouvoir composer le moindre numéro, le policier l’arracha d’un geste brusque et hurla.
- Pas de coup d’appel ! vous êtes en état d’arrestation !
- Hey, c’est mon IPOD, et je fais ce que je veux, tant que je ne suis pas au poste.
Il se souleva un peu de son siège et en la fixant d’un regard colérique.
- Tant que vous vous retrouvez dans ma bagnole, vous m’obéissez !
Puis nous demanda, de lui donner nos cellulaires aussi. Une fois que sa voiture, accepta de démarrer, il ne nous fallait qu’une petite dizaine de minutes pour nous retrouver au poste.
Dès notre entrée, une fille de rue, une fausse blonde, d’une trentaine d’années qui tenta de débarrasser sa main de celle d’un agent qui l’a agrippé, s’écria en nous voyant.
- Hey, tiens de la concurrence !
- Ferme-la, loulou ! s’écria le vieux policier assis à l’accueil, en prenant ses empruntes.
- Hey, tu me fais mal, et puis t’es pas obligé d’émerger tous mes doigts dans l’encre, vous allez salir mes angles manucurés, ça m’a couté 5dinars chez l’esthéticienne.
Puis quand elle voyait, le résultat désastreux, avec les doigts si noirs.
- Ah putain, vous l’avez fait exprès.
Un autre policier, mâchant un bout de chewing-gum, interféra en se moquant.
- Ce n’est pas grave loulou, tu feras une nouvelle manucure avec ton prochain client, avant d’être chopé par l’un de nos agents.
D’un geste violent, elle retira sa main sortit un bout de mouchoir de son sac à main et continua.
- Vous avez imprimés mes empruntes digitales il y a 6mois, je ne vois pas pourquoi vous le faites une autre fois ?
- On a perdu ton ancien dossier, donc on est obligée de répéter la procédure. Puis en levant les yeux sur l’agent qui mâchait, hey, Hosni, viens lui montrer le chemin de notre salon de thé.
L’homme, ria, puis attrapa la prostituée de son bras à le casser et dis en la poussant devant lui.
- Allez devant moi, ma poule !
Une fois disponible, le vieil homme, nous fit geste avec la main pour que nous approchions de son bureau puis dit après avoir pris, tout son temps pour nous dévisager.
- Alors, dans quelle maison close vous bossez?
- Pardon ? s’écria Ilhem.
Et Amira, sur les nerfs s’écria.
- Ne nous sommes pas des putes ? et en pointant son doigt vers le policier qui nous a ramené, c’est ce monsieur qui nous a amené ici de force !
Il leva un regard douteux vers son collègue et dit.
- Qu’est ce qu’elles ont fait ?
- Manque de respect à l’égard d’un agent de police et conduite en état d’ivresse.
L’homme cinquantenaire, traça un faible sourire puis dit.
- Ben, c’est grave comme accusations les filles. puis en allumant une cigarette, ben, si vous avez un parent à appeler vous le feriez maintenant.
Amira, emportée par une fierté surprenante, me poussa de son épaule, me devança tout en parlant à l’homme.
- Je vais appeler Hedi ! puis en jetant un regard énervant à l’autre policier, et on verra !
Une fois qu'elle passait son coup téléphonique, le policier en question, au bout des nerfs, l’attrapa de son bras agressivement en criant.
- Pendant ce temps là, vous allez découvrir notre salon de thé.
- Non, merci, je n’ai pas soif.
Il ria, nerveusement et murmura.
- Il est fait justement pour les personnes qui n’ont pas soif.
Une fois, nous trois derrière les barreaux, Ilhem, qui n’arrivait plus à parler tellement elle brûlait de colère.
- Tu m’as gâché une belle opportunité d’avoir un autographe d’Inna.
Bon, je comprends bien qu’elle soit en colère, moi aussi je l’étais mais par pour le même motif, ce qui était très évident. Quant à Amira, elle ne lâcha pas le policier de son regard belliqueux, qui s’enflamma lorsqu’elle le voyait jouant avec son IPOD.
- Hey, ne touche pas à mon IPOD !
Il sourit pour l’énerver puis continua à jouer avec, sans prononcer le moindre mot. Dans cette cellule d’arrestation, nous nous étions pas seules, mais avec cette prostituée, qui ne faisait que mâcher un bout de chewing-gum, puis marmonna.
- Alors vous bossez pour Ibrahim ?
- Quoi ?
Elle ria silencieusement et reprit en croisant les bras.
- Des putes de luxe ?
Ilhem, ne pouvant plus supporter toutes ces fausses accusations lui coupa la parole agressivement.
- On a l’air de putes ? sale pute !
- Oh, oh du calme ! dis-je en retenant le bras d’Ilhem.
Puis un cri de joie sauta des lèvres d’Amira, qui s’approcha des barreaux et dit, gaiement.
- Oh, c’est mon chéri, il est arrivé !
Le vieux fiancé, lui sourit et fit un petit coucou avec la main puis partit parler au policier.
- On va bientôt sortir de ce trou de rats ! s’écria Amira en croisant les bras.
L’autre femme, sans nous manquer de son regard inquisiteur murmura d’une voix basse.
- Putes de luxe et VIP de plus !
Au bout d’une vingtaine de minutes, son fiancé élégant dans un costume grisâtre s’approcha de nous accompagné du policier qui nous a chopées de Gammart. Il traça un sourire puis adressa la parole à Amira d’un ton doux.
- Alors ma princesse ? on fait encore des bêtises ?
Elle sourit et lui caressa sa main poilue puis murmura honteuse.
- Ce n’était pas exprès Titi !
- Titi ? dis-je, en croyant l’avoir dit à moi-même.
Alors Ilhem, ria doucement et reprit en me chuchotant à l’oreille.
- C’est comme ça qu’elle appelle Hedi.
Hedi ? Titi ? Pour moi, il était clair qu’il n’y avait aucune mot apparenté à ces deux noms propres ni aucune possibilité de dérivation, mais bon qui sait d’où on invente les surnoms et sur quelle base ?
- Hey, mon chou, si tu veux une expérimentée tu peux t’adresser à moi ! dit la prostituée, en se faisant caressante, puis en lui faisant un clin d’œil, tu ne le regretteras pas !
Le policier, intervint d’une voix ferme.
- Ferme-la, layla !
Hedi, suivit sa fiancée d’un œil bienveillant puis dit.
- Bon, voilà, ce monsieur, s’est avéré un homme bien et gentil, il est prêt à faire table rase avec toi ma puce à condition que tu t’excuses.
Elle le regarda, froidement un petit moment puis s’efforça de le dire à contre cœur. Une fois qu’il partit chercher les clefs pour nous ouvrir la cellule, Amira se demanda non convaincue.
- Ça t’a coûté combien ?
Il sourit et dit en baissant la voix, puisque le policier se dirigea vers nous.
- C’est en nature ! deux weekends gratuitement à mon hôtel, Hedipalace au mois de juillet, lui sa femme et ses enfants.
- Je doutais bien de sa gentillesse ! murmura Amira, en ricanant.
Une fois la porte ouverte, Amira sortit et se jeta audacieusement dans les bras de son homme en l’embrassant sur la joue longuement.
- Merci mon sauveur !
Hedi, plus raisonné et pudique qu’elle, se relâcha gentiment des bras de sa fiancée et dit en souriant.
- Alors ,qui étais avec toi dans la voiture ?
Sans réfléchir deux fois elle dit, en attrapant la main de Hedi.
- Ilhem.
Ilhem, sortit de la cellule d’arrestation et s’écria, les yeux grands ouverts.
- Et Yasmine ? tu l’as oublié.
Elle me regarda bizarrement, pour la première fois puis dit, en dessinant un faux sourire.
- Ah oui, Yasmine.
Son fiancé, me fixa d’un doux regard et dit.
- Je connais Ilhem, mais toi non.
Je souriais, en voulant me présenter mais Amira fut plus rapide et me vola la parole en s’écriant.
- C’est une nouvelle connaissance d’Ilhem !

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