jeudi 11 mars 2010

Entre filles: épisode7: Espionnage

Publié par bella_ragatsa à 06:24

Nul ne peut comprendre les signes du cœur ; ses battement très forts, ses pincements douloureux par moment. Le cœur, était toujours symbolisé source d’amour et de passion, alors qu’en vrai, ce n’est est un organe creux et musculaire qui assure la circulation du sang en pompant le sang par des contractions rythmiques vers les vaisseaux sanguins et les cavités du corps. On dit aussi, que le cerveau symbolise la raison, la rationalité alors que c’est un organe du système nerveux central traitant les informations en provenance des sens, contrôle de nombreuses fonctions du corps, dont la motricité volontaire, et constitue le siège des fonctions cognitives de l’esprit telles que le raisonnement, les décisions, la perception. Tout se passe en haut, amour, haine, réflexion, calcul. C’est le système nerveux, le vrai chef d’orchestre, c’est lui, qui détient la recette magique d’amour.
Comme on croyait avant à la beauté incontournable de la lune, qu’en vrai, n’est qu’un satellite naturel orbitant autour de la terre, grisâtre avec des cavités et des cratères, partout, comme un défiguré, le cœur était et il est encore, le plus beau organe aux yeux de tous.
Pourquoi cette petite introduction ? Ben, parce que, j’étais en bonne humeur, cet après midi, et que la révélation de ma copine, m’avait chagrinée, à telle point que ma gaieté s’est colorée d’une acrimonie.
Le pire, ce que ma copine, l’a remarqué. C’était une fille, qui avait le sens d’observation. Elle croisa les bras et me dit d’un air soupçonneux.
- Qu’est ce qui se passe ?
- Rien ! dis-je, d’une voix lugubre.
Ce fut en effet, la première fois où je découvris que j’avais des sentiments pour Amira, des sentiments que je n’ai pu cacher. C’était mon point faible, je ne pouvais pas dissimuler mon émotion, même si je fais l’effort, de me passer pour impassible, mes yeux, me trahissaient tout le temps, en dévoilant mon vrai état d’âme.
C’était d’ailleurs, l’époque où des problèmes de couple commencèrent à faire leur humble appariation. Quand on est en couple, on a des devoirs à faire, surtout coté sexe.
Après un mois exactement de ma relation avec Ilhem, elle ne cachait pas son désir de coucher avec moi. Elle était très compréhensive et patiente avec moi, car avec ses ex, c’est à partir de la deuxième semaine de relation qu’elles ont commencé un cycle sexuel actif.
Et comme j’étais nouvelle dans le monde de lesbianisme, elle a voulu me laisser prendre tout le temps nécessaire, pour me préparer psychologiquement à enjamber la vie intime.
Un soir, elle m’invitait chez elle pour passer la nuit ensemble. C’était une invitation claire et nette, pour faire l’amour, mais je prétendais avoir un examen le lendemain de bonne heure pour m’absenter. Le lendemain soir aussi, elle me téléphonait pour la même raison, et je prétendais avoir la diarrhée depuis le matin, suite à un sandwich que j’ai mangé à la faculté.
Après cela, elle ne me parla pas pendant deux jours, et je ne faisais même pas l’effort de la rappeler pour voir si elle allait bien. Je me contentai de la biper, comme quoi, je pense à toi. Mais elle ne répondait pas à mes bips.
À la fin de la semaine, elle m’envoyait un sms, pour me dire qu’elle m’en voulait à mort, et que c’est manifeste que je ne l’aime pas et que j’aurai dû, le lui dire, au lieu qu’elle perde son temps, avec une peureuse et hypocrite.
Au lieu d’être honnête et sincère avec elle, je mentais bien évidemment. J’avais un bonus dans mon gsm, et je passais une heure à lui parler par téléphone, à lui expliquer, que je suis timide et que c’est ma première fois et que je ne suis pas encore prête pour avoir des relations sexuelles avec elle.
Bien évidemment, je m’attendais à ce qu’elle me pardonnait et que tout revenait comme avant. Mais à ma surprise, elle se taisait puis d’une voix frileuse.
- Ok, alors prends ton temps, quant à moi je vais me chercher une vraie lesbienne pour sortir avec !
Là, la face pâle, je criai.
- C’est parce que je refuse de coucher avec toi, que tu me largues ?
Elle ria doucement, et me répondit.
- Je ne veux pas te mentir, mais j’adore le sexe ! et le sexe est crucial dans un couple et tant que tu ne veux pas coucher avec moi, on fera mieux de rester amies.
- Je n’ai pas dit que je ne veux pas coucher avec toi, j’ai seulement dit que je ne suis pas prête…
Elle me coupa la parole, en criant nerveusement.
- Quand on aime quelqu’un franchement, on est toujours prêt à faire l’amour avec lui, mais quand on hésite, c’est qu’il y a un problème et dans votre cas ma chère, soit tu n’as pas de sentiments pour moi, soit t’es pas vraiment lesbienne !
Puis avec une certaine amertume.
- Je ne sais pas pourquoi je ne tombe que sur des hétéros…
- Je ne suis pas hétéro, je suis lesbienne !
- Lesbienne de mon cul, ouais !
Et raccrocha sans me laisser le temps de m’expliquer, et ce fut par la suite, la première fille qui me largue après un mois de relation, sans échanger même un baiser en amoureux.
Je n’étais pas très touchée par ma rupture. D’ailleurs, trois jours plus tard, comme une prédatrice, je ne faisais que surveiller en secret Amira, du loin, à l’étoile du nord. Elle venait souvent, avec un groupe d’amis hétéro, tous étudiants aux beaux arts du Tunis, y compris elle.
Ils rigolaient tout le temps, bombardaient la cafétéria avec leurs rires volumineux, et parfois, même, rendaient l’endroit, un vrai cabaret. Un membre de sa bande, un mec barbu, mais non pieux avec une natte, apportait le plus souvent une darbouka avec lui, et se mettaient, tous, à faire la fête. Et bien sûr, la reine de danse, Amira, était toujours la première qui se mit à danser et à applaudir.
À la voir aussi disjonctée, fofolle et farfelue, on ne peut croire qu’une telle fille, serait pour bientôt une femme mariée, dans une relation mature.
Tant de curiosité m’avait hantée concernant son fiancé. Les questions me démangeraient jours et nuits. Je voulais découvrir l’homme qui a pu conquérir son cœur, et l’assagir.
Et sans vraiment me rendre compte, je ne faisais de mes journées que la suivre partout où elle allait, et je faisais attention à ce qu’elle ne me voyait pas.
Ce qui me rendait de plus en plus perplexe, c’est qu’elle était toujours accompagnée de cette bande de voyous de sa faculté et je n’ai eu jamais la chance de la voir, assise seule avec un homme, avec son prince charmant. Et c’était vraiment très bizarre, surtout qu’ils étaient fiancés et qu’ils préparaient leur mariage, qui serait fêté dans trois mois grand max.
Un jour c’était un mercredi, vers 19h, j’étais comme d’habitude assise à distance de trois tables d’eux, près de l’entrée des toilettes des filles. Et je ne sais pas comment, en tournant la tête, par hasard, elle m’avait repéré, malgré que la cafétéria fût très peuplée ce jour-là, suite à un match de foot de l’équipe nationale contre une équipe de l’Afrique centrale.
Elle me faisait signe avec la main, comme réaction, je baissais la tête et je faisais semblant de lacer mes chaussures. Après cinq minutes, en levant la tête, je vis un beau corps féminin très sexy, debout face à moi et en cherchant le visage, je découvris celui d’Amira, les mains autour de la taille et le sourire démesurément large.
- Qu’est ce que tu fais ici, toute seule ?
- Je viens toujours boire un café, à cette heure là !
En me tenant le bras, elle me dit.
- Viens te joindre à nous !
- Je… je ne veux pas vous gêner !
Elle me pinça doucement de ma joue et dit.
- Mais non, arrête de raisonner comme ça, salope !
En fait, salope, pétasse, connasse, n’étaient pas employés par Amira en tant qu’insultes, mais c’était sa façon de montrer son affection, à ses copines qu’elle aimait bien, et heureusement pour moi, j’avais le privilège, d’être l’une d’elles. La preuve, en me présentant à sa bande de looser, elle cria.
- Je vous présente, ma salope préférée Yasmine !
Le barbu à la natte noire s’écria en ricanant.
- Salut la salope préférée d’Amira !
Amira, se mit à le tirer de sa natte, comme quoi pour le grogner en disant.
- C’est moi uniquement qui lui dit ma salope, compris ?
En essayant de se débarrasser de sa main, il cria en riant.
- Ok, ok ! arrête maintenant, laisse ma pauvre natte !
Elle la relâcha finalement s’assit face à lui, me tira par la main, pour s’asseoir près d’elle puis me dit.
- C’est Hikmet, le grand connard à la natte noire ! et en riant, on le surnomme à la faculté « Ranma » ! tu connais la série Ranma1/2 ?
En souriant, embarrassée par les regards inquisiteurs de ses copains.
- Oui, je l’ai regardé avant sur Mangas !
- Moi aussi, j’adore ! disait-elle.
Puis elle mit à me présenter le reste du groupe. Et au bout d’une demi-heure, elle oublia ma présence et se mettait à parler et à rigoler avec ses copains et ses copines.
Comme je commençais à me lasser, je vidai mon verre de jus que j’ai apporté avec moi de l’autre table et je disais.
- J’ai entendu parler que t’es fiancée, toutes mes félicitations !
- Merci ! murmura-t-elle sans me quitter de ses yeux.
Et là, Hikmet jouant avec sa natte, se mit à rire et en faisant une œillade à Amira.
- Je t’avais dit que c’est pour ça qu’elle. Et se taisait en riant silencieusement, puis répliqua en tendant sa main ouverte à Amira, allez, j’ai gagné le pari, alors où sont mes 10dinars ?
- Attend, je veux m’assurer tout d’abord ! dit-elle en souriant.
Comme je ne comprenais rien à leur minable jeu d’insinuation je me demandai d’une voix perturbée.
- Qu’est ce qui se passe ? vous parlez de moi ou quoi ?
Elle s’accouda sur la table, puis en me regardant un long moment.
- Mes amis et moi, aimerons savoir pourquoi tu nous suis partout où on allait !

4 commentaires:

zizou on 11 mars 2010 à 08:35 a dit…

yasmine+amira =quelques âmes à se rapprocher

bella_ragatsa on 11 mars 2010 à 11:52 a dit…

oui, bien sûr la tâche facile:p

illusions on 12 mars 2010 à 10:20 a dit…

Je sais pas si je devais commenter ici ou sur mon blog, mais voila je me lance tant que la première partie de ta note traite du même sujet.

On connais tous le rôle du cerveau dans tous les sentiments et les émotions qui nous traversent ainsi que le rôle du cœur, ce muscle pompeur de sang, mais si on s'arrête là ou à donner une explication scientifique de toutes les choses, rien n'aura un sens.
C'est quoi alors un long baisers échangé entre deux amoureux? c'est quoi de faire l'amour? et la liste est longue :).

J'ai fait moi même un jour les mêmes analyses "trop romantiques" et ça devient dégoutant d'y penser, mais depuis j'ai arrêté de le faire en laissant les choses aller comme je les sens sans trop réfléchir...

bella_ragatsa on 13 mars 2010 à 02:56 a dit…

bienvenue illusions sur mon nouveau blog:)je suis très heureuse de te voir passer par ici.
Bon , t'as raison il faut jamais faire des analyses orthodoxes concernant l'amour, sinon rien n'aura plus de valeur perçue.
c'était juste pour vous taquiner mon commentaire sinon j'aime beaucoup tes écrits.

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