mercredi 17 mars 2010

Entre filles:épisode8: type!

Publié par bella_ragatsa à 06:02

Ce que fut honteux d’être cerné de tant de regards, surtout celui de la fille qui me plaisait. Elle me perçait d’un regard moqueur, un regard de quelqu’un voulant s’amuser en te méprisant en public. C’était la première fois, où je me sentais dans un tel embarras, c’était la première fois aussi où je fus sujet de moqueries. Et pis encore, ils se mettaient à rire, en me voyant, toute rouge, comme quelqu’un d’allergique. Comme j’aurais aimé disparaitre cet après midi maudite, mais je n’ai pas pu. Comme clouée sur ma chaise, je suivais leurs yeux exultant de joie et d’humour. C’est après un long moment de rire, qu’Amira me tapait sur l’épaule en me disant.
- Il te plait c’est ça ?
- Qui ? dis-je, d’une voix si perturbée.
Elle reprenait le rire qu’elle a freiné pour me parler et poursuivait, en faisant un petit mouvement avec la tête.
- Voyons ! Casanova !
- Casanova ?
Une des filles, de leur bande de tarés intervint, en serrant dans ses bras le mec à la natte noire.
- Le voilà, Casanova ! Hikmet, le Roméo de beaux arts.
En regardant le barbu, avec des lunettes de vue si épaisses, je criai.
- Non…
Là, Amira me coupa la parole en me caressant la joue tendrement.
- Il est si mignon ! si je n’étais pas engagée, il serait mon mec. Puis en souriant à Hikmet, enlève tes lunettes pour qu’elle puisse dévorer tes beaux yeux verts.
Hikmet, ria un petit moment et continua avec fierté.
- Arrête Amira ! je ne veux pas faire une nouvelle victime ! sinon on serait dans l’obligation d’appeler une ambulance !
Une ambulance ? Mais pour qui il se prenait ? Pour Brad Pitt ou Gale harold ? Il n’était pas beau du tout. J’ai toujours entendu parler des gouts insolites des étudiants des beaux arts en matière de fringues mais je n’ai jamais cru que leurs gouts bizarroïdes infecteraient aussi leur choix d’hommes et de filles.
À première vue, cet homme, si maigre et si moche avec sa barbe, si sauvage et cette natte qu’il n’arrêtait pas de balancer depuis une bonne heure comme une petite gamine de l’école primaire, me donnait envie de la couper si j’étais disposée d’une paire de ciseaux.
C’était le prototype d’un voyou, d’un SDF modèle des USA. Pourquoi USA ? Je ne sais pas : c’est peut être parce que je regardais fréquemment les séries américaines.
Mais bon il faut rendre à césar ce qui est à césar. D’après ses amis bien sûr, c’était un si talentueux homme, qui vendait déjà des tableaux aux hôtels, et qui gagnait bien sa vie avec ses chef-œuvres.
Mais attendez, pourquoi je parlais de lui ? Qu’il soit un nouveau Picasso, Gauguin, ou Delacroix, je m’en moque ! Si j’ai pris un tel risque de suivre ma princesse qui s’est avérée une méchante sorcière, c’est pour tenter ma chance avec elle et pas avec son Ranma (enfin, le vrai Ranma de la BD était beau).
- T’es belle, Yasmine ! me dit-il en souriant, puis en balançant sa natte, mais je suis en couple pour le moment ! et en me faisant un clin d’œil, mais t’es actuellement sur ma liste d’attentes, en cas où ça foire avec ma copine !
Amira, me secoua de mon épaule en riant.
- T’es chanceuse, tu le sais ?
Comme je ne pouvais plus me casser encore la tête avec cette bande de tarés, je bondis de ma place et je quittai la cafétéria, sans même m’arrêter pour parler à Amira, qui ne cessait de m’appeler de leur table, un bon moment.
Depuis ce jour-là, j’ai pris la décision d’effacer cette fille pour toujours de ma tête. Mais prendre une décision sans l’appliquer, m’était familier. Comme mon père, qui disait toujours non, mais qui finissait par succomber à nos caprices, c’est peut être pour ça, que son mariage s’est foiré. Il n’était pas si ferme, si sévère, et si décisif. Les femmes aimeraient sûrement vivre avec un homme doux et sentimental, mais il faut parfois se montrer dur, et ne pas avoir honte de dire un non inéluctable et irréversible.
Ce qui est clair, ce que j’ai hérité ce non qui signifiait tacitement oui. Après une absence de deux semaines à l’étoile de Nord, je remettais à nouveau mes pieds là-bas. J’étais bien heureuse, de ne pas tomber sur cette bande de looser.
Cependant, mon regard croisera celui de mon ex Fahmi, assis au fond de la cafétéria avec une nouvelle copine. Après m’avoir noyée d’une avalanche de messages et de coup de fils, il a finalement jeté l’éponge et continué sa vie. Il avait raison de toute façon, la vie ne s’arrêtera jamais sur une seule personne. Et ce sont uniquement les maso de la romance, qui brulèrent leur souffrance, en suivant l’unique personne, présente à leur yeux et parfaite, d’où le pourcentage d’une éventuelle substitution est nul.
Je faisais partie d’eux. Mes yeux, ne regardaient qu’Amira, et mon cœur ne battait que quand elle me parla ou me sourit ou effleura ma joue. Je me suis rendue compte aussi après deux semaines de vie casanière, que j’avais plus que de sentiments pour elle. J’avais de l’amour. C’était la première fois où je tombe amoureuse d’une personne.
Je me suis assise autour d’une table à l’entrée de la cafétéria. Seule, fumant une cigarette, je suivais de regard Fahmi, caressant amoureusement la main de sa nouvelle conquête. J’étais jalouse, mais non parce qu’il m’a vite oublié, mais plutôt parce qu’il a vite trouvé quelqu’un alors que moi, je voyais souvent la fille que j’aimais et que je n’osais même pas lui faire sentir la braise de cet amour qui me torturait de plus en plus.
Des larmes, avaient gonflés mes paupières, mais je les ai retenues. Je voulais ne pas me montrer faible et vulnérable. J’avais dans les tréfonds de mon âme, un espoir qu’un jour cette fille se rendra compte toute seule de cet amour que je lui portai. Mais comment elle s'apercevra d’une telle passion alors qu’elle s’apprêtait à se marier ?
C’était toujours l’interrogation qui bouillonnait dans ma tête, et qui m’empoisonnait la vie sans arrêt. Le regard si triste et morne, je tournai la tête vers la porte et j’aperçus Amira sauter d’une belle voiture Mercedes.
En la suivant d’un regard attentif, je la voyais échanger deux bises avec un homme de la cinquantaine, très élégant, les cheveux blancs avec une moustache blanche aussi si épaisse. Elle échangea avec lui quelques paroles puis ferma sa porte de voiture et se dirigea vers la cafétéria.
Je faisais semblant de boire mon café, les yeux baissés. Mais elle s’arrêta devant moi et m’adressa la parole.
- Hey ! Salut toi ! ça fait un bail ?
Je levai la tête et je répondais sans vraiment la regarder.
- J’avais beaucoup d’examens à préparer.
- Oui, je vois !
Puis en déposant sa main sur la chaise en face de moi.
- Tu attends quelqu’un ?
- Non, pas vraiment.
Elle secoua les épaules et reprit.
- Je peux m’assoir donc.
- Oui, bien sûr ! dis-je d’une voix émue.
Elle s’asseyait face à moi, se mettait à tapoter la table aux bouts des doigts, nerveusement, et disait.
- T’as pas vu Hikmet ?
- Non. Dis-je, en faisant semblant d’ouvrir l’un des livres de l’anatomie que j’ai emprunté de la bibliothèque.
Perdant patience, elle regarda sa montre très fine et reprit.
- C’est 18h ! le connard il devrait être là, depuis un quart d’heure !
- Attends encore. Dis-je en saisissant le fleurissant.
Là, elle m’arracha le feutre et s’écria en me dévorant d’un regard soucieux.
- Qu’est ce qui se passe ? pourquoi j’ai l’impression que tu me parles à contre cœur ?
Je reprenais mon feutre d’un geste nerveux et je criai.
- Rien ! j’ai encore un examen à préparer.
- Alors ! ma présence te gène ?
Je secouai la tête pour dire non et je me demandai en osant rencontrer ses beaux yeux.
- C’est ton père ?
- Quoi ? dit-elle en fronçant les sourcils. Puis elle sourit et m’expliquait, mais non, c’est Hedi, mon fiancé.
La bouche entrouverte du choc, je bégayai.
- Ton fiancé ? et ne voulant pas croire. Non, tu rigoles…
Elle sourit et dit d’un air sincère.
- Je te jure ! c’est mon fiancé.
- Mais il est vieux…
- Pas si vieux ! il a 57ans.
- 57ans ? puis en fermant le livre, t’as à peine 21ans.
Elle posa ses douces mains sur les miennes puis en me bornant d’un regard ferme.
- Ce ne sont pas tes ognons ! c’est ma vie, je fais ce que je veux.
- C’est ce que j’appelle une tentative de suicide…
Elle me coupa la parole, en haussant la voix de colère.
- C’est un homme très riche. Avec lui, je nagerai dans l’opulence, je ferai tant de voyages et je vivrai comme une princesse !
Je laissai un rire m’emporter et je poursuivais.
- Alors c’est pour l’argent...
- Ce n’est pas uniquement pour l’argent ! c’est un homme bien que j’aime.
En la cernant d’un regard jaloux.
- Est-ce que t’es amoureuse de lui ?
Elle me regarda bizarrement un long moment puis en croisant les bras.
- Ça ne te regarde pas ! et puis l’amour n’est pas toujours la source du bonheur !
En riant silencieusement, je continuai.
- Vas-y alors, marie-toi.
Elle ria et dit.
- Je n’attends pas ta bénédiction pour le faire ! et en me tenant par le menton, tu te prends pour qui ? hein, pour ma copine ?
- Non ce n’est pas ….
Elle me coupa la parole agressivement, en me jetant un regard si vilain.
- Écoute, même si j’étais encore lesbienne, je ne sortirais pas avec toi.
Et en bloquant ma tête entre ses mains.
- T’es pas mon type !

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