lundi 1 mars 2010

Enre filles: épisode5: A party!

Publié par bella_ragatsa à 17:06

Depuis ce jour là, je me ne suis pas vraiment arrivée à fermer l’œil. J’étais contente, aux anges. Je croyais que c’était l’un de mes rêves fantastiques, roses. Enfin, j’aurai le privilège de sortir avec une fille, de faire un pas grandiose dans le monde de lesbianisme, de vivre ma vie comme je l’ai toujours souhaité sans pouvoir m’imprégner dans ce petit monde discret et spécial.
Je n’éprouvais plus le besoin de me cacher, ou même de jouer à l’hypocrite avec mon copain. Dès le lendemain, je lui laissai un message sur son GSM. Pour la première fois de ma vie, je pris mon courage à deux mains, et je tapai ce qui suit « Fahmi, je suis désolée, mais je veux rompre ». Que c’était facile de le taper ! Le dire en face, serait surement hargneux. Mais bon, c’était à la manière de ma mère quand elle a largué mon père. Elle n’a pas pris la peine d’attendre le soir, quand il serait rentré. Dès le matin, après avoir lui fait la bise, comme si tout allait bien. Elle faisait toutes ses valises, comme pour quitter définitivement notre maison ou plutôt notre ancienne maison, puisque elle fut vendue deux mois exactement après leur divorce. En tout cas, je me souviens très bien de ce jour là, il y avait une grève pour la cause palestinienne dans la rue, la plupart des manifestants étaient des lycéens du lycée Taher Sfar, et du lycée des garçons, mais entre parenthèses, ils participaient dans cette manifestation pour sécher les cours et non pour se faire entendre au nom de la solidarité, ça me fait rappeler d’ailleurs les jeunes syndics de notre faculté, qui se prenaient pour superman, qui ne cessaient de répéter dans un discours à deux balles, qu’ils représentaient la voix des étudiants mais en vérité, ils parlaient en utilisant toujours la troisième personne du pluriel alors qu’ils ne cherchaient que leur propre bien et pourquoi pas se faire remarquer pour arracher n’importe quel poste politique.
Je sais je suis une grande gueule et je change souvent de sujet. En bref, en m’approchant de ma mère, je croyais qu’elle comptait faire un voyage. Elle avait la fâcheuse manie toujours de nous annoncer son intention de prendre de l’air à la dernière minute.
- Alors ou comptes-tu aller cette fois-ci ?
Elle me caressa le visage, tout en pliant une dernière robe.
- Je vais chez ma mère !
- Et pourquoi toutes ces valises ?
Elle ferma la valise, puis en me fixant d’un regard profond.
- Je vais passer quelques jours chez elle !
- Quelques jours avec la moitié de ta garde robes ?
- Yasmine, fiche moi la paix !
Puis me poussa doucement de la paume de sa main, porta les deux valises prêtes et descendit l’escalier. C’est uniquement le soir, quand mon papa rentra, tard pour la première fois que je saurai la vraie raison. Il s’arrêta devant sa chambre, l’expression du chagrin envahissant son visage et me disait d’une voix émue.
- Ta mère veut le divorce ! et en riant, elle n’a même pas pris la peine de me le dire en face, et en sortant une bouteille de vin d’un sac qu’il a ramené avec lui, c’est ma belle mère qui me l’a dit, et en buvant une bonne gorgée, heureusement qu’elle est fille de bonne famille !
Après il s’enferma dans sa chambre. Je l’entendis pleurer un petit quart d’heure, puis un silence régna et sa mélodie de renflement prit la relève. Il buvait surement en même temps, en mélangeant le gout fort du vin à l’amertume qu’il ressentait, car j’ai trouvé dès le lendemain la bouteille toute vide sous le lit.
Voilà, donc en récapitulant, on n’hérite pas uniquement des gènes mais des comportements, et voilà un aspect que j’ai eu de ma mère, mettre terme à une relation en douce.
C’est ce que je croyais en tout cas. Mais Fahmi, n’était pas prêt à me lâcher. Dès le lendemain, il ne faisait que m’appeler sans arrêt mais je ne répondais pas. Et même pendant mon premier rancard à l’étoile du Nord, mon cellulaire ne cessait de vibrer. Ilhem, me dévisageait d’un regard séducteur et comme elle remarqua mon GSM qui faisait des minuscules sursauts sur la table, elle parla.
- C’est lui encore ?
Honteuse, et en fixant le gsm sur la table d’un geste d’énervement.
- Oui, il me fait chier !
En buvant, tout en tenant la paille.
- Il n’est pas prêt à te lâcher, il est surement amoureux de toi !
- Oui, mais moi, je ne le suis pas !
- Dis le lui !
En cliquant sur les nerfs sur le bouton raccrocher.
- Je lui ai envoyé un message !
Elle laissa, un super sourire gagner sa face, et reprit.
- Ma puce, il faut toujours faire les choses en face ! un simple message, ne suffit pas pour rompre ! et en me caressant la main, surtout pas quand ton copain, est amoureux de toi !
- Ce n’est pas mon copain, je ne l’aime pas, c’était juste…
En allumant une cigarette, elle me coupa la parole.
- Je sais, je sais, pour sauver les apparences ! et en me faisant une œillade, la plupart des lesbiennes ont passé par cette étape !
Puis en me caressant la main tendrement.
- Alors t’as déjà embrassé une fille ?
Les joues toutes rouges.
- Non, jamais !
Elle plongea son regard dans le mien, et reprit.
- Je serai donc honorée d’être ta première et ta professeur of art of kissing !
- Art of kissing ?
Pour clarifier, Ilhem était une étudiante d’anglais, c’est pour cela, qu’elle aimait tant déployer des mots anglophones, pourtant elle n’était pas brillante à la faculté, mais vous savez, surement les filles « in », et tout ce qu’elles font pour se démarquer y compris au niveau du langage.
Pendant une heure et demie, elle ne faisait que me parler de son ex qui l’a larguée pour se mettre en couple avec l’ex d’une ancienne ex à elle, qu’elle a connu sur Face Book. À maintes reprises, j’avais envie de crier « hey ! J’en ai ras le bol, parlons d’autre chose ! », Mais comme je fus lâche, je voilais ma colère par un sourire de sadique. Et ce fut par la suite ma première leçon du lesbianisme.
Règle numéro1 : ne jamais sortir avec une lesbienne qui vient de rompre avec son ex !
Je n’ai compris manifestement cette règle d’or qu’après quelques mois passés et vécus au sein de ma nouvelle communauté.
Mais que j’étais heureuse, lorsqu’elle finit par déchiffrer mon sourire à double sens. Elle, vida son verre de jus de fraise et me dit.
- Je suis désolée ! je sais que je parle trop d’elle ! mais c’est uniquement parce qu’elle m’a laissé pour l’ex de mon ex !
Puis en caressant ma main à nouveau.
- Alors, ça te dit a party ?
Les yeux grands ouverts.
- Pardon ?
- A party ! a lesbian party, chez une amie à moi, qui fête son anniversaire !
L’idée m’avait tellement excitée surtout quand elle ajouta qu’il y aurait plein de lesbiennes et bisexuelles, dans l’appartement de sa copine.
Le soir donc vers 22h, accompagnée de ma nouvelles copine, on s’arrêta devant un bel appartement à Menzah 6.
J’étais aux anges, voilà comment en deux mots je me décris. La main dans la main avec Ilhem, et le cœur battant. Elle frappa à la porte. Et à ma surprise, la personne qui nous ouvrira la porte fut sa copine de l’autre soirée disjonctée à ButterFly Gammarth ; la fille qui m’a ensorcelée, Amira, la reine de danse.
Elle faisait la bise à ma copine, me regarda du coin de l’œil et me fit une bise rapide. Puis d’un geste avec la main nous demanda d’entrer.
En chuchotant dans l’oreille d’Ilhem.
- Pourquoi tu ne m’as pas dit qu’elle serait là ?
Elle s’arrêta en face de moi, et en me regardant bizarrement.
- Ça te fait un problème, sa présence ?
En secouant les épaules, perturbée, tout en cherchant Amira de regard.
- Non, mais t’aurais du me le dire, quand même !
Elle me tapota sur l’épaule droit et en rigolant.
- De toute façon, c’est son anniversaire et son appartement !
Puis me poussa des deux bras, vers l’avant.
- Bon, voilà la bande !
En quittant le hall, je dévisageai une dizaine de filles, assises sur des matelas par terre dans le petit salon. Une fille sur deux, tenant une bière, et me fixaient, toutes, d’un regard à la fois bienveillant et inquisiteur. Et j’ai pu repéré, deux couples au moins, puisqu’elles n’avaient aucun complexe à s’embrasser sur la bouche devant le reste des invitées. Ilhem, me tenant par la main, fièrement, me présenta aux filles.
- Hey, girls ! je vous présente ma nouvelle copine Yasmine !
La bande de filles, me sourit. Quelques unes me faisaient un coucou doux avec la main, émanant d’une certaine sympathie. Et une au look garçon manqué, m’adressa la parole.
- Je t’ai pas vu avant !
Ilhem, rigolant comme d’habitude en me serrant fortement dans ses bras.
- C’est une nouvelle !
- Hum, on doit fêter donc son coming out !
Elle posa ses douces mains autour de ma taille, et en chatouillant mon nez avec le sien.
- Je le ferai à ma façon !
Pendant ce temps là, Amira, ouvra une bière, après avoir assistée attentivement au petit câlin et s’assit cote à cote avec la fille masculine qui m’a adressé la parole.
Tout de suite après, Ilhem, s’assit sur un matelas à deux pas de la télé, et me tira par la main en me disant.
- Viens t’asseoir près de moi, ou sur mes jambes si tu veux !
En rigolant, tout en m’asseyant près d’elle.
- Je pèse 61kg, je crains t’écraser !
Elle se mit à rire et en m’embrassant.
- Non t’inquiète, je suis costaude !
Puis Amira, nous interrompit en parlant à haute voix à tout le monde.
- Hey , les filles, et si on joue à action vérité !
- Bonne idée ! s’écria Ilhem, j’adore ce jeu !
Puis uniquement sept filles, des invitées faisaient un grand cercle, pour participer à ce jeu, tandis que, les deux couples restent sur la même position, s’embrassant sur les lèvres, comme si elles étaient dans une course de qui passe plus de temps collés aux lèvres de son amoureuse.
L’animatrice, du jeu, était la fille masculine, qui s’appelait Hana, et c’était elle aussi qui modifiait les règles de jeu à sa guise et attribuait aux participantes, si elles devraient répondre à une question ou effectuer une action. Pour ma part, j’étais plutôt dans la première catégorie, quant à Amira, la pauvre, elle devait obéir aux ordres.
Ilhem, donc entama, le jeu en s’adressant à Hana.
- La dernière fois où tu as fait l’amour !
- Il y a trois jours !
Toutes les filles, à la fois.
- Ouah ! avec qui ? t’es pas célibataire ?
Elle ria, et répondit.
- C’était un coup d’un soir !
Puis à tour de rôle chacune jouait jusqu’à arriver à Amira qu’après avoir posé une question coquine, à une participante, gouta à la vengeance de son adversaire, une bisexuelle, travaillant comme hôtesse de l’air.
- Ok ! tu dois embrasser une fille !
- Non ! je ne ferai pas ça ! disait Amira, en croisant les bras.
Hana, riant.
- Ce sont les règles de jeu !
Puis saisit une bouteille et la fi tourner par terre, à l’intérieur du petit cercle formé par nos jambes collées l’une à l’autre . Après avoir fait trois rotations, la bouteille, me choisit. Hana, se mit à rire, et en tapotant Amira, en se moquant.
- Voilà, tu dois embrasser la meuf de ta meilleure amie !

2 commentaires:

zizou on 2 mars 2010 à 02:34 a dit…

Chére bella je découvre ton monde et ton univers partagé entre émerveillement et réjouissance
Elles ont un charme fou.
et j'en suis ravie!!!

bella_ragatsa on 2 mars 2010 à 02:49 a dit…

heureuse que la série commence à ta plaire cher zizou:)

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