jeudi 13 mai 2010

Entre filles:épisode19: vengeance ou perfidie?

Publié par bella_ragatsa à 04:58

Étiez-vous pris pour une fois de votre vie, en flagrant délit ? Si c’était le cas, vous pouvez comprendre ce que j’ai ressenti au moment où ma petite amie m’a surprise échangeant un long baiser avec sa rivale Sahar.
Pour la première fois de ma vie, je voyais la colère dans ses yeux qui s’intensifiait de plus en plus. Sahar, quant à elle semblait très calme, comme préparant sa défense et moi comme une gourde, je devenais pâle comme un coing au point d’oublier même ma langue maternelle et d’avoir des difficultés à faire sauter des phrases simples et signifiantes.
Je n’ai jamais eu peur comme c’était au présent cas. J’étais follement amoureuse d’elle, donc, vous pouvez comprendre que j’avais tellement la trouille qu’elle composa les mots magiques « c’est fini entre nous ».
Et comme le silence fut le maitre dans ce petit espace, pour quelques minutes, Amira décida de le briser en criant.
- Ben, continuez ! pourquoi vous vous êtes arrêtées ?
- Amira, ce n’est pas ce que tu crois ! m’écriai-je, en frissonnant.
Elle laissa un rire moqueur l’emporter puis continua.
- Oui, bien sûr, et en badinant, ses lèvres ont atterri par accident sur les tiennes, c’est ça ?
Là, Sahar intervint la voix un peu frustrée.
- Je m’excuse, je ne sais pas ce qui m’a pris…
Amira, lui coupa la parole agressivement.
- Tu l’as embrassé ? et en me jetant un regard sacripant, et donc elle est à toi ! et en me bornant d’un regard rancunier, moi, je ne veux plus d’elle !
Que c’était dur d’entendre ses phrases venimeuses, des phrases, aussi déchirantes que des coups de couteau. Une fois, qu’elle me le cracha en pleine figure sans pitié, elle quitta les WC.
- Amira, attends ! m’écriai-je, désespérément.
Mais elle ne s’arrêta point, et là, Sahar, s’approcha de moi et me tint par la main en disant.
- Je suis désolée ! je…
Mais comme j’étais au bout des nerfs, le cœur brisé, et l’esprit troublé je hurlai.
- Laisse-moi, ok ? et les larmes aux yeux, t’es contente maintenant ?
Et en me débarrassant de sa main.
- Ma copine m’en veut à mort à cause de toi.
- Je suis désolée, je ne voulais pas….
En m’efforçant à retenir mes pleurs.
- Et ben c’est trop retard maintenant.
Je l’avais prononcé dans un moment de désespoir et s’était avéré vrai. Une fois quittant les toilettes des filles, je cherchai du regard ma petite amie mais je ne la trouvai pas. En me voyant, Hikmet, me disait pour la première fois, d’un air sérieux.
- Qu’est ce que tu lui as fait ?
- Rien ! dis-je, en baissant les yeux de honte.
Soulayma, en allumant une cigarette, m’interpela.
- Je ne l’ai jamais vu aussi énervée qu’aujourd’hui.
- Et où est-elle allée ?
Hikmet, balançant sa natte, et suivant de regard une jolie fille pénétrant la cafétéria.
- Je ne sais pas ! elle est partie avec Ilhem.
Tout de suite après, je quittai la cafétéria en composant son numéro, mais je le trouvais injoignable et je décidai donc de rentrer chez moi.une fois à la maison, j’allumais mon pc, je la cherchai sur face book et sur MSN mais je ne la trouvais pas connectée. J’étais très désespérée et triste et pas prête psychologiquement à me faire larguer. Du coup, comme une folle amoureuse, je me dirigeais vers son appartement à 20h, comme dernière tentative de me faire pardonner pour ce baiser échangé qui m’a coûté cher.
En fait, je m’attendais à tout de sa part, qu’elle me cria dessus, qu’elle me dise mes quatre vérités qu’elle me tapa si elle le voulait mais pas à ce qu’elle m’a fait.
En m’ouvrant la porte, elle me regarda froidement et dit.
- Qu’est ce que tu veux ?
En souriant faiblement, je murmurai.
- Je veux qu’on parle.
Et là, j’entendais la voix d’Ilhem, à l’intérieur s’interrogeant.
- C’est qui ?
En tournant la tête, elle cria.
- Personne ! Puis en m’adressant la parole, bonne nuit !
Et sans me laisser proférer le moindre mot, elle claqua la porte.
- Amira ! ouvre cette putain de porte.
Sans l’ouvrir, elle cria.
- Va-t-en, je ne veux plus te voir.
Je restais un sacré bout de temps, devant l’appartement. Je l’appelais, je tapais à la porte en vain. Et voilà, pour moi, c’était sa façon pour m’informer que c’était fini entre nous officiellement.
C’était aussi l’époque où je j’étais devenue assez proche, de la fille mythique, Ines, la fameuse fille qui avait giflé son admiratrice Abdelmajid.
Une fois virée de chez ma copine, comme une chienne larguée par son maitre à cause d’une crotte qu’elle a laissée sur son lit, je décidai d’aller me bourrer, question de m’évader du monde réel et de la souffrance qui me déchirait.
C’était la première fois, où une telle pensée me traversa l’esprit et au fil du temps, c’était devenu rituel pour moi à la suite de chaque rupture sentimentale.
C’était dans un bar restaurent à deux pas de l’immeuble où j’habitais. 80% des clients furent des hommes, d’ailleurs, je n’ai pas pu échapper à leurs regards désireux d’ivrognes. Une fois assise seule, autour d’une table, je demandai une bière.
Mais je ne restais pas beaucoup de temps, toute seule. Au bout d’un quart d’heure, alors que je sirotai ma bière, amèrement, les yeux baissés et le regard fané, une voix féminine me parla.
- Oh, j’ai de la compagnie ce soir ?
En levant la tête, je voyais Ines, souriante, et très élégante dans un joli tailleur noir. En posant les mains sur la chaise en face de moi, elle parla.
- Tu attends quelqu’un ?
- Non ! dis-je, en traçant un faible sourire.
- Je peux m’asseoir alors ?
- Oui, oui bien sûr !
Une fois assise face à moi, l’odeur très agréable de son parfum me chatouilla les narines. Elle posa son sac à main sur la table et fit signe au serveur.
- Une bière s’il te plaît ! puis en croisant les bras, c’est la première fois que tu viennes ici ?
- Oui, tu peux dire ! dis-je en laissant un triste soupire sauter de mes lèvres.
Elle me suivait d’un agréable regard, puis dit.
- Tu t’es disputée avec ta copine, n’est ce pas ?
Un peu surprise, qu’elle l’ait deviné si vite je murmurai.
- Comment tu l’as su ?
Elle saisissait un paquet de cigarettes de son sac et continua en allumant une.
- Ines, sait toujours tout ! et en souriant, ne t’inquiète pas, au sein d’un couple les disputes sont nécessaires pour pimenter la relation.
J’eus un sourire amer et je répondis.
- Je ne crois pas ! et en vidant ma bière, je pense que c’est la fin de notre histoire.
Elle but un peu de sa bière et murmura.
- T’es nouvelle dans le domaine, n’est ce pas ?
- Nouvelle ?
- Oui, une nouvelle lesbienne ! s’écria-t-elle en riant.
- Comment tu sais tout ça ?
Elle remplit son verre et poursuivait d’un regard intelligent.
- Dès le moment qu’une fille décide de devenir lesbienne, c’est toujours moi la première à le découvrir. Et en rigolant, je suis CNN la communauté LGBT, je sais toujours tout.
Puis en dégageant de la fumée de ses narines.
- Il faut que tu saches une chose ma… et en me demandant, tu t’appelles comment déjà ?
- Yasmine !
- Enchantée ma belle ! et en souriant d’un certain orgueil, moi je suis assez connue dans la communauté, donc je suppose que t’as ta petite idée sur moi.
- Oui, bien sûr ! et en revenant au cœur du sujet, alors il faut que je sache quoi ?
En écrasant sa cigarette dans le cendrier.
- Ah, oui, voilà ! et en plongeant un regard séducteur dans le mien, que les relations de couple entre deux lesbiennes sont très compliqués et qu’une relation ne s’achève presque jamais entre elles, pas complètement en tout cas !
Et en riant.
- Moi, je suis sortie avec une ex trois fois, après notre rupture, et en me faisant un clin d’œil, tu trouves toujours une étincelle de l’amour que tu portes pour elle un peu cachée au fond de ton cœur.
Puis comme elle dévisageait encore la tristesse accablante sur ma frimousse.
- Dis moi avant tout si ça te gène pas, c’est qui ta meuf ?
- Je ne pense pas que tu la connais ! dis-je en souriant.
Elle éclata d’un rire qui sonnait faux.
- Alors là c’est grave ! et en croisant les bras, si je ne la connais pas, ce qu’elle est nécessairement une hétéro.
Je remuai la tête pour dire oui, et là, elle mit sa main sur la mienne et continua d’un ton sérieux.
- Je te conseille de l’oublier. Et en levant son regard sur moi, il y a deux choses extrêmes qu’une lesbienne ne devra pas faire si elle ne veut pas avoir le cœur brisé.
- Lesquels ?
Elle me regardait avec autant de confiance et continua.
- Jouer à l’hétéro et sortir avec une hétéro !
C’était un très bon conseil que je n’ai assimilé malheureusement qu’au fil des ans. Cette fille, fut comme une grande sœur pour moi, un peu la sœur protectrice, et aussi l’amie intime qui me consolait à chaque rupture.
Et comme je l’ai mentionné, ce restaurant bar, était devenu comme l’étoile du nord un espace où je trainai quotidiennement, tous les soirs avec ma nouvelle amie, le mythe.
Après trois jours de ma rupture avec Amira, et dans le même lieu, j’étais assise avec Ines, à la même table et à la même heure, mais cette fois-ci, une autre personne est venue nous joindre. C’était Ilhem. J’étais surprise à la voir mais contente en même temps.
- Ça alors ? qu’est ce que tu fais ici ?
Elle sourit, échangea une bise avec Ines et avec moi puis en tirant une chaise.
- Ben, c’est à toi de me répondre.
Ines, ria un petit moment et dit.
- Moi et Ilhem, on vient souvent ici pour boires quelques verres !et en la tapotant sur son épaule, mais ces jours-ci, elle est un peu confuse.
- Confuse ? pourquoi ? dis-je, en souriant.
Ines, caressa les cheveux blonds d’Ilhem et dit.
- Je lui dis ou je te laisse le plaisir de le faire ?
- Je préfère le dire moi-même ! et en levant sur moi un regard timide et émue, je suis un peu perdue, je croyais que c’était fini entre moi et elle.
Ines, rigolant intervint en me parlant.
- Tu te rappelles ce que je t’avais dit l’autre jour ! ce n’est jamais terminé entre deux lesbiennes.
- C’est qui ton ex ? m’écriai-je le cœur battant très fort.
Elle avala de l’air et dit d’une voix frustrée.
- Amira ! et en allumant une cigarette, elle m’a dit, il y a deux jours qu’elle a encore des sentiments pour moi… et d’un effort harassant, et hier, chez elle, on a fait l’amour !

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

 

fifilletunisiennes Copyright © 2010 Designed by Ipietoon Blogger Template Sponsored by Online Shop Vector by Artshare