lundi 5 avril 2010
Entre filles:épisode11; gamineries
Tout le monde fait des mésaventures, tout le monde affronte des échecs en matière de cœur. L’unique faute que j’ai commise fut de tomber amoureuse d’une fille hétéro, mais pire, qui s’est avérée sadique. Avoir le béguin pour une hétéro chez nous les lesbiennes est un délit grave à ne pas commettre et qui est sévèrement puni, et je crois avoir purgée suffisamment ma peine de torture. C’était une règle cruciale dans le monde de lesbianisme ; « une lesbienne+une hétéro= l’enfer », que je n’ai assimilée bien sûr qu’après ce qu’elle m’a fait subir.
Depuis ce jour, je ne faisais que me poser des questions, comme un fou dans un hôpital psychiatrique, et après trois jours d’enfermement dans mon appartement, je me suis arrivée à la conclusion suivante ; j’ai mal choisi mon cercle d’amitié lesbien. Comme je l’ai dit une fois, je n’ai connu que la catégorie In et branchée des lesbiennes. Une catégorie, dont les deux tiers furent des hétéros, qui se faisaient passer pour des lesbiennes pour le fun, parce que c’est un truc très à la mode d’être bisexuelle, une des conséquences maléfiques de la fameuse série américaine « The L world » ; une série dont j’étais amoureuse, lors de la période de la découverte de mon orientation sexuelle.
Comme dans chaque questionnaire, il y a des questions filtres, au monde de lesbiennes local, la question filtre, que te pose une fille, qui a des doutes sur ta sexualité est la suivante « connais-tu the L world ? » une réponse affirmative, signifiait bien évidemment, soit que t’es lesbienne, bisexuelle ou que t’as un penchant pour les filles ou simple curiosité, mais surtout que tu n’es pas homophobe. Une réponse infirmative, ne veut pas toujours dire que t’es une vraie hétéro. Il se peut que t’es lesbienne mais que tu ignorais cette série homosexuelle.
Mais de toute façon c’était le genre de questions classiques qu’une lesbienne te pose en premier lors de la période de connaissance. C’était d’ailleurs le cas, avec une vraie lesbienne, une fille qui n’était ni In ni branchée, c’était une fille très sage, enfin, une fille, normale, une fille gentille le genre à présenter à tes parents, disons le genre pour une image positive de lesbiennes.
C’était Cyrine, une fille qui avait 23ans, et qui était étudiante en informatique, que j’ai connu sur Face book, lors de la période de mon enfermement. Ce n’était pas très compliquée, en tant que procédure d’amitié. Elle m’envoya une demande d’amitié, sous un pseudo, » Cyrine Lesb ». Après hésitation, je l’ajoutai et une amitié s’enchaina entre nous deux par la suite. C’était elle d’ailleurs qui m’a dit en premier « est ce que tu connais the L word ? » quand j’ai répondu « oui », elle m’a envoyé un simley qui rit, manifestant bien sûr sa joie, pour me dire, « t’es lesbienne ou bi » quand j’ai répondu « lesb » elle était aux anges.
Et voilà, on a sauté par conséquent, dans une conversation sur MSN. C’était une fille cool, et on avait plein de trucs en commun. On aimait toutes les deux, aller au cinéma, faire le shopping, et surtout regarder les même films. C’était comme un rêve pour moi, ou peut être une sorte d’indemnité morale que Dieu, m’a remise, pour oublier la salope Amira.
Et pour triompher notre nouvelle connaissance ou plutôt la concrétiser dans la vie, on a fini par fixer un rendez vous à l’étoile du nord, sans hésitation. Je ne sais pas pourquoi j’ai insisté sur le fait que le rancard soit dans une cafétéria, où Amira trainait la plupart de temps ; peut être qu’au fond de moi, je voulais me venger ou lui montrer que ma vie amoureuse ne s’arrête pas sur elle, qu’elle ne représentait pas grand-chose dans ma vie, que c’était une page noire que j’ai tournée une fois pour toute.
En tout cas, je n’arrive pas à expliquer pourquoi je tenais tant à ce que Amira, soit au courant de ma liaison avec Cyrine. Qui sait comment fonctionne un cœur brisé de toute façon ?
Quant au premier rancard, il était un mardi, à 18h30. Pourquoi avoir choisi une heure assez tardive pour rencontrer Cyrine ? La réponse fut très simple, bien sûr parce que Amira, ne venait avec sa bande qu’à partir de 18h.
Ponctuelle comme une allemande, j’étais arrivée vers 18h15. Et bien sûr dès mon entrée, mes yeux, comme par surprise, ont tombé sur celle d’Amira, qui n’a pas fait sa salope comme l’autre fois, et a gardé notre sale secret que pour nous deux.
C’était sympa de sa part, mais bon, c’était plutôt pour sauver sa réputation et non la mienne, surtout que le bouche à oreille coté cul est très développé, comme canal, et ça risque de s’étendre à son vieux fiancé voir foirer son mariage.
Dès le moment où je mis le pied dans la cafétéria, elle ne me manqua pas de ses regards, mais comme révolte, j’ai fait semblant de ne pas la voir. Mais bon, j’étais une mauvaise actrice, et elle a remarqué que je l’ai vu.
Dix minutes plus tard, mon invitée d’honneur arriva. Elle était maigre, très même, assez féminine, et avait une jolie frimousse avec des cheveux, en coupe carrée très courte.
Physiquement elle n’était pas mal, mais franchement je préférai une fille avec plus de rondeurs, comme, mes yeux ne pouvaient quitter, Amira. Putain, ce qu’elle avait un corps de déesse, très sexy, et bien formé. Elle était parfaite physiquement, mais nulle moralement.
Mais pourquoi je n’arrêtai pas de parler d’elle ? C’est vrai que j’avais encore des sentiments pour elle, toutefois dans ma tête, j’étais décidée de l’oublier et de me jeter plutôt dans les bras d’une vraie lesbienne, que j’avais devant moi, souriante et très mignonne.
- Alors comment tu as découvert que t’es lesbienne ? me lança-t-elle dès le début de notre conversation.
- Je ne sais pas, je n’étais pas attirée par les mecs, donc je présume que j’étais attirée par les filles.
Ma réponse assez naïve l’a fait éclater de rire. J’adorai sa façon de rire, sa façon de bouger ses mains, les regards tendres qu’elle me jetait de temps à
autre. C’était pour moi le temps, d’entamer une vraie conversation, une conversation sérieuse, alors sans hésiter je lui ai dit.
- Comment me trouves-tu ?
Elle me regarda, un bref moment et me répondit, timidement.
- T’es sympa. Et en ingurgitant sa salive, et toi, comment tu me trouves ?
Je souris, le regard cherchant Amira, et je répondis.
- T’es mignonne.
Enfin pas assez mignonne à mon goût, mais elle l’était d’une certaine façon. Après tout, depuis quand les vraies lesbiennes étaient des canons ? C’était assez rare de tomber sur une lesbienne canon et féminine, mais pas impossible, quoi que les filles gays de cette catégorie aussi fussent la plupart de temps des nympho pétasses, et des reines des relations courtes et passagères.
- Je tiens à te présenter une bonne amie à moi ! me dit-elle après un long moment de silence.
- C’est vrai ? c’est qui ? dis-je curieuse.
Elle tint son Gsm et fit une bipe. Et quelques moments plus tard, une fille qui était assise toute seule, dans une table dernière la notre, vient nous rejoindre. Elle était très jeune, belle, avec des lunettes de vue. Elle avait l’air très sérieuse. Elle était une lycienne et portait même l’uniforme du lycée pilote, ce qui impliquait que c’était une fille studieuse, le genre de nana, qui me rappelait ce que j’étais à l’école.
- Salut ! me dit la fille avec sa voix jeune.
- Salut ! dis-je, en levant la main.
Et Cyrine, me la représente en disant.
- C’est ma voisine, Nawras, elle est en 3ème année mathématiques, et a 17ans. Puis en se moquant, un génie en études, mais nulle en relations amoureuses, et elle est bisexuelle.
La jeune fille s’assit face à moi et répondit en me souriant.
- Je ne suis pas nulle mais je n’ai pas suffisamment de temps pour une éventuelle copine.
Puis en me dévorant d’un regard admirateur.
- T’es très mignonne toi.
Je ris légèrement et je murmurai.
- Toi aussi.
Enfin voilà, les deux filles étaient adorables. On parlait de tout et de rien. Et c’était plutôt le genre à considérer comme amie et non comme copine. Très vite, et au fil des rancards, j’ai révélé mon petit secret à mes deux nouvelles meilleures copines.
Je leur ai dit que l’amour de ma vie fut Amira, une hétéro, minable et sadique. J’ai osé même la leur montrer du doigt à un moment, où elle était en train de parler à son meilleur pote Hikmet.
Après l’avoir regardé minutieusement un long moment, Nawras disait, sous le charme.
- Comme elle est belle, très féminine pour être lesbienne.
Cyrine, lui coupa la parole, en la regardant de travers.
- Je me demande comment tu fais pour avoir 18de moyenne. T’as pas entendu Yasmine quand elle a dit, que c’est une putain d’hétéro ?
Sans quitter Amira de ses yeux, Nawras continuait.
- Elle met trop de faux bijoux, il est possible qu’elle soit lesbienne.
Trop d’accessoires et de machins aux bras et au cou étaient représentatifs d’un style vestimentaire de lesbiennes. C’était comme la bague au niveau de pouce, un signe distinctif des nanas homosexuelles mais ce n’était que relatif et non une vérité absolue.
- Bon, peut être mais cette nana est l’exception. disait Cyrine, en la regardant avec certaine prudence. Elle a l’air, très prétentieuse.
En clignotant les yeux, je murmurai.
- Grave.
Cyrine, me caressa la main tendrement et reprit.
- C’est mieux que t’as mis fin à ta relation avec elle. Tu mérites mieux, je t’assure !
Nawras, voulant la taquiner, intervint.
- Comme toi par exemple ?
Elle la tapa, doucement sur sa nuque et s’écria.
- Oui, comme moi, je ne suis pas une salope en tout cas.
Et puis on s’éclata de rire nous les trois, et nos rires attiraient l’attention, d’Amira, qui relavait la tête et me regarda, pour un long moment.
Quelques minutes plus tard, je m’excusai pour aller aux toilettes faire pipi. Comme si Amira n’attendait que cela, elle me suivait directement, vers les vestiaires.
Elle prit le temps de se débarbouiller, en attendant que je quitte les chiottes. Une fois, que je m’arrêtai prés d’elle pour laver les mains, elle alluma une cigarette puis en me donnant une.
- T’en veux une ?
- Non merci, dis-je sans la regarder.
Elle se taisait un petit moment et reprit d’une voix perturbée.
- Alors cava ?
En essuyant mes mains je disais, en levant sur elle un léger regard.
- Oui, cava merci.
Comme énervée du ton indifférent sur lequel je lui parlai, elle s’écria.
- Tu vas arrêter de me remercier à chaque phrase ou pas ?
En jetant le bout de serviette trempé dans une poubelle, je disais en la devançant.
- Je te laisse, mes amies m’attendent.
D’un geste rapide, elle m’attrapa par la main. Dès qu’elle croisa ses doigts avec les miennes, mon cœur se mettait à battre et mes yeux à vaciller du stress et d’émotion. Elle, ingurgita sa salive, et reprit en me caressant le visage avec l’autre main.
- Écoute je suis désolée pour l’autre jour.
- Ce n’est rien ! dis-je, tellement frustrée.
Elle sourit, et se demanda de sa voix capricieuse.
- Je vois que t’as fait des nouvelles copines.
- Oui, elles sont très sympathiques.
Elle me dévora d’un regard résolu et poursuivait.
- Elles sont toutes les deux tes amies ?
Je suivais son doux regard et je repris, en débarrassant ma main.
- Oui ! puis en baissant les yeux, je m’excuse, je dois m’en aller.
Le soir, dans mon appartement, elle me bipa pour la première fois. Comme je ne répondais pas à son bip, elle m’envoya l’SMS suivant « bonsoir, Yasmine, écoute je sais que j’étais chienne avec toi, mais je tiens à t’expliquer tout. »
Et me donna un rendez vous à l’étoile du Nord, le jour suivant vers 19h. J’hésitai beaucoup mais je finissais par accepter son invitation. Au fond de moi, je désirai une certaine explication à son hostilité exagérée à mon égard. Je n’ai tenu personne au courant de mon rancard avec elle, même pas mes deux nouvelles copines, car je savais qu’elles allaient me grogner et objecter ce rancard après tout ce que je leur ai raconté sur Amira.
J’ai même inventé que j’avais un examen pour ne pas les voir ce jour là, et j’ai insisté sur le fait de changer de cafétéria pour éviter tout risque d’éventuel conflit amical avec mes deux potes.
Comme d’habitude, j’étais la première venue à la cafétéria le Jasmin, qui me rappelait mes ringards rancards avec Fahmi. Il était aux alentours de 18H44. Même une demi-heure après, Amira ne faisait pas son apparition. Ce qui commençait à m’énerver et surtout à m’agacer, alors je mis à la biper pendant un quart d’heure. Et vers les 19h30, je l’appelai sur son Gsm, mais elle ne décrocha pas. Quand je me levai pour quitter la cafétéria, honteuse de ma naïveté d’avoir mordu à l’hameçon une autre fois, elle m’envoya un sms pour me dire qu’elle s’excuse et que son père a eu un malaise et qu’elle ne pouvait pas venir me voir ce soir.
J’étais très fâchée, mais je ne pouvais trop l’en vouloir vu qu’elle avait une vraie excuse cette fois-ci non négociable. En fait, c’est ce qu’elle m’a fait croire, en me posant un lapin.
C’est ce que j’ai découvert le lendemain, par hasard, en croisant, Ilhem, à l’entrée de l’étoile du nord. Après m’avoir fait la bise, elle me disait.
- T’as raté une putain de soirée hier.
- Quelle soirée ? dis-je en fronçant les sourcils.
Elle sourit, me colla une douce bise sur la joue, puis en me serrant dans ses bras longuement comme elle était bourrée.
- J’adore ta naïveté. Puis en me tenant par les joues, à ton avis ? qui est la fêtarde numéro1 ?
- Amira ! dis-je à mi-voix.
- Yep ! dit-elle en me ceinturant de ses bras, c’était une sacré party, avec plein de bières et de martini. Et les yeux rouges, on a passé toute l’après midi, chez la coiffeuse jusqu’à 20h, comme si on se préparait à un mariage.
- Qui vous ? dis-je en serrant les poings de colère.
En frottant son menton, elle me répondit.
- Moi, Amira et une autre amie que tu ne connais pas !
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2 commentaires:
en lisant le début je me suis posé des questions et quand j'ai regardé ton développement j'ai mieux compris pourquoi tu disais ça d'amira
Je te conseillerais d'oublier cette fille et de vivre ta vie . ... qui sait ce qu'elle a bien voulu faire à travers ce geste
Elle serait trop contente de voir qu'elle t'a touchée
oui elle serait très contente même:p
Je suis triste pourquoi on m'a supprimé de FB snifffffff j'ai peur que le tour sera pour bientôt pour mes deux blogs:(((
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